Algérie

"95% de nos entreprises sont familiales"




L'expert a souhaité que la loi de finances 2015 vienne en aide aux petites entreprises appelées à s'agrandir (en médaillon: Abderrahmane Benkhalfa)Il s'est félicité de la présence du patronat à la tripartite tout en regrettant la présence réduite des syndicats.Selon l'ancien délégué de l'Association des banques et des établissements financiers (Abef), Abderrahmane Benkhalfa, «95% des entreprises nationales sont familiales et n'emploient que 10 personnes en moyenne». C'est une lecture globale et détaillée des résultats de la 16ème tripartite qui a été présentée, hier à Alger, par le consultant économique indépendant Abderrahmane Benkhalfa, devant un parterre nombreux de journalistes nationaux. Abordant les travaux de la dernière tripartite, Benkhalfa souligne qu'elle aura permis d'apporter un éclairage complémentaire lui permettant de gagner, en «régularité, durabilité et tradition». Parmi les nombreux points qu'il a disséqués, l'on relève celui ayant trait au fameux article «87 bis» devant être abrogé le 1er janvier 2015, car «seule une loi peut modifier une loi». En effet, cette abrogation doit impérativement passer par le législateur et ne pas verser dans le populisme, ce qui équivaudrait à un non-sens économique. Expliquant cette démarche, il dira qu'il «s'agit de remplacer cet article par une nouvelle définition du Snmg» (Salaire national minimum garanti), dans le sillage bien compris de «la protection de la production nationale...Ce n'est donc point une revalorisation des salaires de base, lesquels comprennent les indemnités à caractère salariale...et non pas celles relatives à la prime de panier, logement, transport...» a encore précisé le conférencier. «Aussi, a-t-il souligné, «faut-il attendre que ce nouvel article soit écrit et que tout le monde l'applique». Selon lui, «ce sont les métiers qu'il faut revaloriser quand on sait qu'un chef de chantier étranger sur la place d'Alger, touche mieux qu'un architecte». Il s'agit aussi de «rattraper les petits salaires qui jouent au yo-yo» dans un rapport de 1 à 20 pour les hauts salaires, alors qu'il est seulement de 1 à 4 dans d'autres pays». Il n'a pas hésité d'informer que «la production nationale est l'une des plus faibles dans le monde par rapport aux salaires payés». Il serait recommandable de «reconsidérer la classe moyenne, car c'est elle qui fait l'évolution d'une société».Benkhalfa n'a pas manqué non plus de prévenir que «si le salaire devient un filet social, on est «foutu!» L'expert a souhaité que la loi de finances 2015 vienne en aide aux petites entreprises appelées à s'agrandir et aux grandes qui pilotent de grands secteurs économiques. Il notera à cet effet que 95% des entreprises algériennes sont des entités familiales qui n'emploient que 10 personnes à peine. En ce sens, il serait convenable que les prestations étrangères dans nos projets soient diminuées, a-t-il estimé.Parlant de la mise à niveau des entreprises, il dira que «le diplôme est important mais la compétence et la performance, pour lesquelles j'opte, sont également importantes» Pour ce faire, il faudrait selon son avis, «regarder l'offre universitaire et la redimensionner, si nécessaire».A propos de la tripartite, Benkhalfa souhaite que soit institué un secrétariat général et «pourquoi pas le Cnes, ou d'autres conseils économiques et sociaux'» s'est-il avancé à suggérer. Abordant la proposition de la Centrale syndicale Ugta de revenir au crédit à la consommation pour les produits nationaux, cet expert pense que ce crédit «n'est pas un revenu supplémentaire, mais un étalement du revenu dans le temps qui ne saurait dépasser 35% du revenu des ménages». Il se montrera favorable plutôt à l'épargne, disant qu'il faut que «l'argent qui dort aille vers de vrais projets structurants, lequel à son retour sera investi par les entreprises». Benkhalfa a par ailleurs qualifié de «nouvelle forme de colonisation», les importations actuelles qui se montent à «4 milliards/DA qui servent à financer l'économie d'autres pays exportateurs de main- d'oeuvre et de savoir-faire». La présence de Amar Yahiaoui, vice-président de CGP-Btph (Ugea) parmi l'assistance, a rehaussé d'un point les débats en lui faisant dénoncer la concurrence déloyale, pratiquée par les entreprises chinoises qui sous- traitent avec des entreprises nationales d'une part, et le refus des entreprises publiques de conclure des partenariats avec des entreprises privées, d'autre part..




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