Algérie

948 affaires de corruption traitées en 2010



948 affaires de corruption traitées en 2010
Considérée relativement touchée par le phénomène de la corruption, l'Algérie a occupé la 105e place sur 198 pays affectés en 2010, soit une avancée considérable en matière de lutte contre ce fléau. En effet, le pays occupait la 92e place en 2008 et la 111e en 2009, selon le rapport de Transparency International (TI).
Lors d'une journée d'étude sur la convention des Nations unies contre la corruption tenue avant-hier à la résidence des magistrats à Alger, le directeur des affaires pénales et des grâces au ministère de la Justice, Mokhtar Lakhdari, a indiqué qu'au cours de l'année 2010, les différents parquets ont tranché dans 948 affaires de corruption impliquant 1 352 personnes. Plus précis, le représentant du département de Taïeb Belaiz a classé les affaires relatives au détournement de deniers publics en première position avec 475 affaires, suivies de la mauvaise exploitation d'un poste de responsabilité avec 107 affaires, 95 affaires de corruption des employés de la fonction publique et 79 affaires de favoritisme dans des soumissions pour des marchés publics. Pour ce qui est des secteurs d'activité les plus affectés par cette forme de criminalité, les collectivités locales sont en tête de liste, enregistrant 146 affaires en une année, suivies des bureaux de poste avec 133 affaires et les banques avec 78 affaires. Le cadre de la justice a, toutefois, affirmé que les statistiques enregistrées à travers les pays ne représentent que 10% en prenant en compte les affaires non révélées. Voulant mieux positionner l'Algérie par rapport au degré de généralisation de la corruption, l'intervenant s'est référé à un sondage national réalisé en 2005 dont les résultats ont été repris par les observateurs dans le rapport de Nepad. Le sondage indique que 20% des opinions estiment que la corruption est très forte en Algérie, 41% pensent qu'elle est d'une tendance moyenne et 37% la juge faible. «Il y a une phase cachée dans la corruption mais indiquée par des facteurs apparents dont la richesse anormale de certains employés, le gaspillage de l'argent public sans contrôle, la mauvaise réalisation de projets d'intérêt public, la non-transparence dans des services administratifs et la spéculation dans le secteur économique privé», a expliqué le conférencier. Parmi les conditions qui encouragent la corruption, il cite la détérioration des valeurs morales, les intérêts communs entre les hommes d'affaires et les hommes politiques, la faiblesse de la justice qui subit des pressions, la faiblesse des mécanismes de contrôle, la dégradation de la fonction publique et la concurrence déloyale dans les secteurs économiques. Pour ce qui est des motivations de la corruption, il souligne l'intérêt matériel souhaité par l'employé, le favoritisme, le règlement d'affaires et l'accélération des procédures cherchée par certains citoyens. «La corruption n'est pas spécifique à l'Algérie» M. Lakhdari a, par ailleurs, rappelé les efforts de l'Etat en matière de lutte contre la corruption englobant 23 formes de criminalité en plus du blanchiment d'argent. Il s'agit, entre autres, de l'établissement de la Charte de l'Algérie en 1964, la Charte nationale de 1975 et différents textes constitutionnels ainsi que la création en 1996 de l'Observatoire national de contrôle et de prévention contre la corruption. «Les réformes de la dernière décennie contiennent également des mesures et des lois en la matière, dont l'adaptation de la législation pénale à celle économique depuis 2001, l'établissement, entre 2004 et 2006, de plusieurs textes de loi pour la lutte contre la drogue, la contrebande, le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme ainsi que l'adoption de la convention des Nations unies contre la corruption et la mise en 'uvre entre 2006 et 2011 d'une procédure juridique efficace et adaptée aux mesures internationales de lutte contre le phénomène», a affirmé M. Lakhdari. Pour sa part, Dimitri Vlassis, chef de la section de la lutte contre la corruption et les crimes économiques à l'office des Nations unies de lutte contre la drogue et le crime (ONUDC), a réitéré les différents points que traite la convention internationale tout en témoignant des efforts de l'Algérie en matière de coopération et de lutte contre la criminalité économique et transfrontalière. Le représentant des Nations unies a, entre autres, tenu à noter que le problème de la corruption ne concerne pas seulement l'Algérie mais tous les pays du monde. «Aucune société n'est épargnée», dira-t-il.


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