Algérie

92e partie



Résumé : Merouane est abattu. Farida le sermonne sur son inconscience et lui propose son aide. Il refuse. Il était le seul fautif dans ce qui lui arrivait. Et tous ces aléas lui avaient fait perdre le goût de vivre.
Elle eut soudain pitié de lui.
-Allons, Merouane. Malgré tout, nous sommes encore ensemble. Nous pourrions faire contre mauvaise fortune bon c?ur et affronter ce mauvais passage.
-Comment '
-Eh bien, je ne te cache pas que je suis choquée par tes révélations, mais il va falloir s'armer de patience pour tout reprendre à zéro.
Il écarte ses mains dans un geste d'impuissance.
-Avec quels moyens '
-Tu continueras à gérer ton agence sans penser au reste. Au moment voulu, tu tenteras de remettre les pendules à l'heure. La banque va peut-être accepter de rallonger ton délai de remboursement. Cela est faisable dans certains cas.
Il baisse la tête.
-J'ai déjà pesé le pour et le contre de cette situation. Si je dois redémarrer à zéro, il va falloir tout d'abord combler les lacunes. Qui voudra encore me faire confiance après un tel échec '
Elle secoue la tête.
-Qui ne tente rien n'a rien. Dans le cas contraire, tu vas devoir abandonner ton agence aux huissiers et tu te retrouveras à la rue.
Il repasse la main sur son visage.
-Justement, c'est ce que je crains le plus. Et même que cela est évident. Farida jette un coup d'?il à sa montre et constate qu'il était grand temps pour elle de retourner au bureau.
Mais elle n'avait pas le c?ur à reprendre son travail, alors que son fiancé se morfondait dans sa détresse.
-Je ne sais quoi te dire, Merouane. Je ne t'ai jamais vu aussi désespéré.
-Mets-toi donc à ma place. Du jour au lendemain, tu ne possèdes plus rien, alors que tu as trimé dur, des années durant, pour réaliser tes ambitions. Et au moment où tu penses que tout va bien, tu te retrouves prise dans un labyrinthe financier des plus critiques.
Elle déglutit et jette encore un regard à sa montre-bracelet.
-Je suis désolée pour toi, Merouane. Je t'ai proposé mon aide, mais tu l'as refusée. Je ne sais pas ce que je pourrais faire de plus.
Elle se lève et prend son sac, avant de poursuivre :
-Mes obligations professionnelles m'appellent. Je dois retourner au bureau, mais si tu veux, nous pourrons nous revoir en fin de journée.
Il se lève à son tour.
-Merci pour tout, Farida. Je n'aimerais pas t'encombrer davantage par mes ennuis. Je vais te raccompagner au bureau. L'esprit en ébullition, et malgré sa bonne volonté, la jeune femme n'arrivait pas à se concentrer sur ses tâches. Elle revoyait tout le temps le visage hagard de son fiancé et son regard éteint. Jamais encore elle ne l'avait vu dans un tel état et craignait le pire pour lui. Merouane avait perdu de son assurance, et elle appréhendait qu'il ne frôle une dépression. Ses mains tremblantes et son air abattu n'étaient pas rassurants.
(À SUIVRE)
Y. H.


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