Algérie

92e partie



92e partie
Résumé : Il était trop tôt pour réveiller l'enfant. Hamid décide de faire le plein d'eau au ruisseau et tombe sur un burnous entaché de sang. Un corps flottait sur l'eau.Il était déjà gonflé, ce qui sous-entend que la mort remontait déjà à plusieurs heures, voire même à la veille.Hamid se met à réfléchir. Va-t-il prévenir la police ' Pour cela, il va falloir descendre au village, et il ne pouvait abandonner le petit Choukri qui dormait encore dans la vieille maison. Il opte en fin de compte pour la solution la plus logique dans son cas. Il remontera à la maison et réveillera l'enfant afin de l'accompagner au commissariat, et faire sa déposition. Il empoigne son jerrican et se remet en marche. Mais il s'arrête au bout de quelques minutes. Cette homme dans le ruisseau n'était-il pas le père de l'enfant ' Son c?ur se serre. La chose paraissait plausible et coïncidait avec l'abandon de ce gosse en plein forêt.Le berger remonte chez lui. Il ouvre la porte de sa chaumière et s'avance tout droit vers le lit pour réveiller le petit. Mais la couche était vide !Hamid revient sur ses pas et ressort. Il appelle son chien qui tournait en rond dans la courette et lui caresse la tête avant de demander :-Où est passé le petit ' Tu ne l'a pas vu ' Il dormait paisiblement quand je suis parti et je pensais que tu veillais sur lui.Mais le chien secoue la tête et s'éloigne de lui. Le plus bizarre, c'est que Hamid n'avait pas entendu ses aboiement. Si quelqu'un était venu, le chien aurait réagi. Choukri était donc sorti de la maison, et s'était évaporé dans la nature.Le berger ne savait plus à quel saint se vouer. Il se demande même si en faisant sa déposition au commissariat, on ne va pas l'accuser de meurtre ou de kidnapping. Il voit plutôt en l'évasion de l'enfant un signe de la providence. Il ne devrait pas se mêler de ce qui ne le regardait pas. Il hausse les épaules et se dirige vers l'écurie pour faire sortir son troupeau et se rendre dans les pâturages sans plus attendre. Le chien sur ses pas, il ouvre toute grande la porte de l'étable et fait sortir les premières bêtes. Son ?il accroche quelque chose. Une tête d'enfant remuait derrière un mouton. Choukri ! Il comprit tout de suite le scénario. À son réveil, l'enfant, ne le voyant pas, avait pris peur et s'était engouffré par la porte entrouverte dans cette écurie. Il voulait juste se cacher. Hamid s'approche de lui.-Petit chenapan. Pourquoi as-tu quitté la maison ' Je suis juste descendu chercher de l'eau. Allez, sors de là. Nous allons partir ensemble au village.L'enfant qui ne portait qu'un petit pull en laine grelottait de froid.Le berger le raccompagne à la maison et lui met sa veste et ses souliers, puis lui donne un morceau de pain beurré.-Nous n'avons pas le temps pour le petit-déjeuner, nous allons partir immédiatement.L'enfant prend le pain et se met à mordre dedans à pleines dents. Il ne semblait pas effrayé, mais hésitait toujours à suivre le berger.-Viens, n'aie pas peur. Allez, donne-moi ta petite main.Il lui tendit sa menotte, et ils prirent tous les deux l'ancien sentier qui menait vers le village. On n'était pas très loin de ce côté-là. Sur la grande route qui leur faisait face, Hamid remarque des fourgons de police qui montaient vers la colline. Cherche-t-on l'enfant, ou cet homme qui flottait dans le ruisseau 'Les deux peut-être, se dit-il en se demandant s'il ne s'embarquait pas dans une sale aventure.On était au week-end. Le village grouillait de monde. C'était jour de marché, et les paysans faisaient leurs emplettes. Il salue quelques-uns et traverse la route principale pour se retrouver du côté de la polyclinique. Quelques mètres plus loin, se trouvait le commissariat.Il regarde Choukri qui terminait de manger son pain et dont il gardait toujours la main dans la sienne.-Prêt mon petit 'Choukri le regarde sans comprendre, puis lance :-Je veux partir chez maman.-Oui. C'est ce que je veux moi aussi. Mais... Enfin, je ne sais pas comment les choses vont se dérouler dans ce commissariat.Il soupire.-Eh bien, allons voir comment exposer ton cas et celui de ce pauvre noyé.(À suivre) Y. H.


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