90e partie

Résumé : Meriem finira par avaler son petit-déjeuner et sombrer dans un profond sommeil. Houria n'est pas contente de se savoir mise à l'écart par les deux femmes et demande à Taos où elles avaient passé la nuit. Excédée, la bonne femme trouve des réponses qui laissent Houria perplexe.Cette dernière jette un regard dévastateur à cette femme qui osait lui tenir tête et lance d'une voix où vibrait toute sa haine :-Si tu persistes à me tenir tête, je vais couper ta langue de vipère.Taos hausse les épaules :-Fais-le si cela pourra te soulager. Tu devrais te sentir heureuse de m'avoir auprès de toi pour te tenir compagnie et entretenir la maison. En sus de trouver des solutions aux tragédies que tu ne cesses de créer.-Moi 'Houria respirait bruyamment. Elle n'arrivait pas à reprendre son souffle et dépose Aïssa sur une chaise, avant de se laisser tomber elle-même sur une autre, en portant la main à son cou puis à sa poitrine :-Tu finiras par me tuer Taos. Tu finiras par me tuer et faire de Aïssa un orphelin. Je vais boire ton sang jusqu'à la dernière goutte afin de m'assurer que mon fils ne t'aura pas comme tutrice. Ah ! Mon Dieu. Mon Dieu. Mon c?ur ne veut pas cesser de battre.Taos réprime un rire :-S'il cesse, tu trépasseras.Houria se redresse sur sa chaise :-C'est ce que veux, n'est-ce pas ' Hein ' C'est ce que tu veux pour accaparer de tout ce que je possède. Tu veux devenir la maîtresse des lieux et gérer les biens de la famille à ta manière.Excédée, Taos referme le robinet et dépose la vaisselle dans un bac avant de répondre :-Je ne veux rien gérer Houria. Tu peux dormir sur tes deux oreilles. Je ne suis ici qu'à la demande de Amar, qui voulait que je veille sur ses biens et sa famille. Sans plus.Elle essuie ses mains et remet son foulard en place avant de poursuivre :-Si tu étais une femme de bon sens, tu aurais vite deviné que Meriem a des ennuis. Elle est venue vers nous pour se protéger et trouver une solution.-Ah ! Nous y voilà. Je savais bien que cette vaurienne me cachait quelque chose.-Oui. Elle te cachait sa grossesse !Houria écarquille ses yeux :-Elle me cachait... Sa quoi ', s'écrie-t-elle.-Sa grossesse. Meriem est enceinte de quelques mois et ne veux pas que la chose s'ébruite. Hier nous étions chez Na Aldjia, la vieille matrone. Elle avait essayé de la faire avorter. En vain. On dirait que ce bébé aura une longue vie.Houria prend Aïssa dans ses bras, comme pour en faire un bouclier contre ce qu'elle venait d'entendre. Elle le serre contre elle et garde le silence quelque minutes, avant d'oser demander d'une petite voix :-Elle est enceinte de qui 'Elle te l'a dit 'Taos secoue la tête :-Je savais que tu as une citrouille à la place du cerveau. Remonte donc un peu dans le temps. Meriem a été agressée cette fameuse nuit où tu l'avais envoyée acheter des médicaments.Houria s'agite sur sa chaise :-Je ne l'ai envoyée nulle part. C'est... C'est elle qui...-Arrête ! Je ne veux pas en entendre davantage. Je pense qu'il faudra plutôt trouver, et rapidement, une solution à son état. Nous devrions la garder ici jusqu'à son accouchement. Qu'en dis-tu 'Houria se lève et contourne la table de cuisine avant de répondre :-Je ne veux pas la garder ici. C'est insensé. Quelqu'un pourrait la voir. Son père est-il au courant 'Taos secoue la tête :-Tu n'imagines tout de même pas que cette petite allait raconter ce qui s'était passé et annoncer à son père qu'elle attend un enfant, dont elle-même ignore qui est le père !Houria transpirait et passait machinalement une serviette sur sonvisage :-Je ne peux pas la garder à la ferme. Trouve une solution Taos. Je t'en supplie, trouve une solution. Fais quelque chose.-C'est ce que j'ai essayé de faire la nuit dernière, et voilà que tu m'accables de tous les maux.(À suivre) Y. H.