Treize heures etdemie tapantes, l'entrée principale du CHU d'Oran s'ouvre et des dizaines devisiteurs se bousculent pour pénétrer dans l'enceinte de l'établissement.Parmi cettefoule, nombreuses sont ces mères qui viennent voir leurs enfants hospitalisés àla clinique chirurgicale infantile (CCI). A l'intérieur de ce service, situé àproximité de la maternité et des urgences infantiles, les chambres contenantgénéralement trois enfants malades sont déjà envahies par des dizaines devisiteurs. Mais ce sont les mères qui s'affairent pour s'enquérir de l'état deleur progéniture.A l'unanimité,elles nous confirment que la prise en charge médicale et paramédicale se faitd'une manière satisfaisante et tiennent à féliciter le personnel en place.Seulement, le seul bémol reste les aspects liés à l'hygiène corporelle desenfants hospitalisés. A ce sujet, une fois les mères parties, les enfantsmalades sont livrés à eux-mêmes et ce sont paradoxalement les malades qui seprennent en charge mutuellement. D'une façon spontanée, une forme de solidariténaît entre ces chérubins, contraints d'accepter ce nouveau milieu enremplacement de la coquille familiale et ce n'est nullement les 90 minutes quedure la visite quotidienne qui peut être une compensation. Un jeune malade,mais mobile, devient après le départ des parents le véritable surveillant deses petits camarades. Il dit s'occuper de tout. De l'accompagnement auxsanitaires, aux petits services sur place. Lui, il n'est pas d'Oran et sesparents ne lui rendent visite qu'une fois par semaine. Questionné sur lesrepas, il sourira avant de nous confier que «la nourriture laisse pleinement àdésirer et si ce n'était le partage qu'on se fait avec les maladesquotidiennement visités, on risque d'être affamés». Une réalité amère? en dépitdu fait qu'on a avancé en grandes pompes que le couffin devait être strictementinterdit à l'hôpital d'Oran. Mais rien de cela n'y fit. Pire encore, le petitgarde-malade, malgré lui, nous confiera que les malades sont servis de la mêmefaçon, c'est à dire que c'est le même repas pour tous, il n'y a aucunespécificité. Une mère s'indigneraen nous apprenant que, lors d'une visite, elle a trouvé son enfant dans un étathygiénique lamentable. Hors d'elle, elle demandera de rester auprès de sonenfant, mais un niet catégorique lui a été signifié. Tout en acceptant laréglementation qui interdit formellement la présence en dehors des visitesquotidiennes de personnes étrangères dans les services hospitaliers, lesparents rencontrés revendiquent une meilleure prise en charge d'accompagnementà la thérapie, car elles vont de paire. Une autre mère de famille nous poserale problème de l'absence de psychologue au sein de cette structure quiaccueille des malades en provenance d'autres wilayas de l'intérieur. «Un petitgarçon, victme d'un accident qui lui a valu l'amputation des deux membresinférieurs a obligatoirement besoin d'une prise en charge psychologique, unvolet déterminant pour la guérison», nous dira un parent visiblement déprimé.En somme, pourune si belle structure et qui n'a rien à envier aux cliniques privées même surle plan hygiène et une présence très remarquée d'un personnel médical etparamédical de qualité, la question de la garde-malade nécessite un traitementd'exception.En revanche,certaines sources hospitalières avancent que cette expérience a été déjà tentéepar le passé et a eu des effets contraires à ce qui était attendu. A signalerque le seul service où la garde-malade est tolérée reste les urgencesinfantiles. Dans le passé, cette pratique était courante, mais l'apparition decertaines pratiques négatives ont amené les gestionnaires de l'hôpital àl'interdire formellement. Mais, les mêmes interlocuteurs estiment qu'unesolution médiane est possible et réside dans le recrutement d'un personnelspécialisé dans cette prise en charge d'accompagnement.
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Posté Le : 19/06/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : SChalal
Source : www.lequotidien-oran.com