Algérie

90% des grands projets d'habitat et d'infrastructures raflés par des entreprises étrangères



90% des grands projets d'habitat et d'infrastructures raflés par des entreprises étrangères
Comment améliorer la qualité du bâti, moderniser les entreprises de réalisation du secteur du BTPH ' C'est là, le thème de ces 3es assises du bâtiment, organisées par l'Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA) qui se sont tenues, hier, à Alger. Les intervenants, lors de ces travaux qui ont été ouverts par le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, ont insisté sur le lien indissociable entre ces paramètres et la formation. L'occasion pour le ministre Mohamed Bedoui de présenter la nouvelle politique de formation et de valorisation des divers métiers du bâtiment. Il a signalé, à cet effet, que 75% des programmes devront cibler ces métiers puisque son département compte former 50.000 postes par an destinés aux divers profils demandés par le secteur. Il a invité les organisations patronales à favoriser la formation par alternance où 80% des connaissances sont acquises sur site et à procéder par le biais de la contractualisation qui permet « d'adapter la formation aux besoins du marché ». Une des revendications, d'ailleurs, de l'AGEA dans son mémorandum, porte sur la formation à travers la valorisation des métiers du bâtiment. Elle a donné l'exemple en signant, lors de ces assises, une convention de formation avec le ministère. M. Bedoui a souligné la nécessité de la formation de la ressource humaine qualifiée et rappelé que des instructions du Premier ministre ont été transmises aux gestionnaires des dispositifs d'emploi tels l'Ansej, la Cnac ou l'Anem pour que « la formation, le diplôme soit une pièce indispensable dans le dossier ». Quatre ateliers ont été ouverts lors de cette journée pour débattre de tous les problèmes de l'entreprise, à savoir « l'industrialisation du bâti et la promotion immobilière », « la fiscalité et la parafiscalité », « la mise à niveau de l'entreprise et le code des marchés publics » et « le développement du partenariat ». L'AGEA a déjà résumé quelques pistes de débat avec la question du « recadrage du dispositif législatif et réglementaire relatif à la promotion immobilière, l'adaptation du code des marchés ». Sur le plan de l'accès au crédit, l'organisation estime qu'il est, aujourd'hui, pour l'entreprise du bâtiment et travaux publics, « difficile de se procurer des ressources à des conditions attractives ». D'ailleurs, les banques répondent « parcimonieusement aux sollicitations de nos PME », ajoute l'AGEA, qui récuse la logique du crédit « basée sur l'hypothèque des biens au lieu et place de la rentabilité du projet ». Pour cela, elle appelle à la création de banques spécialisées dans le BTPH et les industries connexes. Des chefs d'entreprise reconnaissent que les entreprises algériennes n'ont pas bénéficié de tous les programmes de logements et d'infrastructures que l'Algérie a lancés, ces dix dernières années, alors qu'ils aurait dû constituer « un catalyseur » pour leur développement. M. Bendjaber, ancien président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie, a cependant, justifié cette situation par le fait que nos entreprises « ne sont pas dimensionnées pour les grands projets » sans oublier qu'elles « ont des capacités financières et des ressources humaines limitées ». Résultat, « 90% des marchés ont été accaparés par des entreprises étrangères ». Mais si ce dernier a eu le courage de poser la question de savoir pourquoi, d'autres patrons présents se sont contentés de revendiquer des mesures compensatrices, faisant de l'entreprise algérienne de réalisation « seule éligible à la commande publique », sachant qu'elle bénéficie déjà de l'avantage de la préférence nationale dans le cadre du code des marchés publics.Enfin, parmi les doléances de ceux qui ont voulu s'attarder sur les rapports avec le système bancaire, la demande de M. Yousfi de la CGEOA résume tout. Lui qui a souhaité « plus de souplesse » dans l'octroi du crédit pour « moderniser l'entreprise et un moindre recours à l'outil de réalisation étranger ».




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