Algérie

9 décembre 1960 : l'étincelle qui a démontré l'attachement du peuple algérien à l'indépendance



Les manifestations du 9 décembre 1960 dans la ville d'Aïn Temouchent contre la visite du général Charles de Gaulle ont été l'étincelle qui s'est répandu dans tout le pays le 11 décembre 1960, confirmant l'attachement du peuple algérien à sa révolution, a affirmé le moudjahid, Mohamed Benabdeslam.Le moudjahid Benabdeslam, qui a vécu ces événements à Aïn Temouchent, a démenti à l'APS les allégations selon lesquelles les manifestations du 9 décembre 1960 auraient éclaté spontanément, indiquant qu'au contraire "la touche du Fln était fortement présente", soulignant que c'est le FLN qui a préparé secrètement ces manifestations en mobilisant un nombre important de jeunes pour s'y impliquer, pour contrecarrer la visite du général de Gaulle et faire échec à son prétendu projet de "L'Algérie algérienne", à travers lequel il tentait de gagner du temps et obtenir une trêve.
Ce moudjahid, qui a présidé auparavant l'association du 9 décembre 1960, a poursuivi "la touche du FLN était présente lors de ces manifestations à travers la présence du drapeau national et des chants forts qui ont atteint les oreilles du général de Gaulle, notamment celles scandant "Vive l'Algérie" et "L'Algérie libre".
M.Benabdeslam se souvient de la scène qu'il a vécue alors qu'il avait environ 19 ans, lorsque le président français est descendu au siège de la commune d'Aïn Temouchent, un vendredi pluvieux, en provenance de l'aéroport de Tlemcen pour prononcer un discours devant les colons et les pieds noirs, ainsi que des Algériens travaillant dans leurs fermes, qui ont été amenés sur la place adjacente au siège de la commune.
Les slogans "Algérie française" et les drapeaux français étaient fortement présents dans cette place où se trouvait également un nombre d'anciens résistants de l'armée française, arborant des insignes et des médailles militaires.
"Tout se déroulait tranquillement comme l'administration française l'avait prévu, jusqu'à l'émergence de groupes de jeunes venus de plusieurs quartiers dont Graba (Moulay Mustapha actuellement) et du douar Balini au coin faisant face aux Français et aux colons brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire "Vive l'Algérie" et "Algérie libre", a encore souligné Mohamed Benabdeslam.
Des centaines de blessés parmi les Algériens
Il a ajouté que les événements se sont accélérés sur la place jouxtant la municipalité, lorsque la défunte "Amama" a brandi le drapeau national dans les rangs des Algériens, provoquant les acclamations de "Vive l'Algérie" et l'indépendance du pays, sous les youyous des femmes présentes sur les lieux, causant ainsi de violentes escarmouches et altercations entre les Algériens et les Français, ainsi que des affrontements avec la police et de nombreuses arrestations d'Algériens révoltés contre la visite du général de Gaulle, en plus de l'enregistrement de centaines de blessés dans les affrontements qui ont duré plusieurs heures.
M.Benabdeslam a rappelé que les Algériens travaillant dans les fermes des colons à Aïn Temouchent n'ont pas été épargnés par la violence, déclarant "eux aussi ont été victimes des violences et des tortures et certains d'entre eux ont été confinés dans des sillos de céréales et des réservoirs de vin dans les fermes des colons aux abords des communes de Terga, Aghlal et Hammam Bouhadjar",
Le moudjahid a, d'autre part, évoqué la propagation de l'étincelle des manifestations d'Aïn Temouchent, le 10 décembre à Oran et Mostaganem, pour atteindre Alger le 11 décembre et s'étendre dans tout les pays, ce qui confirme, a-t-il souligné, que les manifestations étaient planifiées, avec une dimension nationale dont le dénominateur commun était le refus du projet de Gaulle et l'attachement à l'indépendance de l'Algérie et le recouvrement de la souveraineté nationale.
Cet ancien président de "l'Association du 9 décembre d'Aïn Temouchent" a, au passage, rappelé les différentes étapes où Aïn Temouchent a marqué sa présence, à commencer par la résistance de l'Emir Abdelkader et le rôle du Cheikh El-Bouhamidi à cette époque et le mouvement national, jusqu'au "Groupe des 22" dont faisait partie le défunt moudjahid Belhadj Bouchaïb et son rôle de premier ordre dans la formation du Groupe des 17, qui est le premier noyau qui a assumé la tâche du déclenchement de la révolution de novembre à Djebel Sidi Kacem dans la commune de Terga.
"Ce sont autant de sacrifices et gloires historiques qu'il faut incruster chez les jeunes pour qu'ils soient fiers de leur appartenance à l'Algérie et préserver la mémoire des martyrs et leur noble message, qui reste une source d'inspiration et de fierté pour les générations successives", a conclu le moudjahid Mohamed Benabdeslam.


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