Algérie

8e salon National du Livre d'Alger : la diffusion, un problème majeur



8e salon National du Livre d'Alger : la diffusion, un problème majeur
La distribution reste le principal problème qui entrave l'édition en Algérie. Il est à déplorer l'absence de lois claires régissant l'édition avec la signature, en mai 2009, d'un décret.
Dans le cadre de la tenue du Salon national du livre d'Alger, une conférence-débat intéressante portant sur la diffusion du livre en Algérie s'est tenue, hier, au niveau du pavillon B du Palais des expositions des Pins Maritimes. C'est en présence d'une assistance clairsemée que le président du SNEL et premier responsable de la maison d'édition privée Dar El Hikma, Ahmed Madi, accompagné de Djamel Saïsse de Clicédition, sont revenus sur le problème crucial de la diffusion du livre en Algérie. Un problème qui continue de gangrener la chaîne du livre. Dans son intervention, Ahmed Madi, directeur de Hikma Edition depuis 29 ans, a d'emblée soutenu que l'éditeur est contraint de revêtir à la fois sa casquette d'éditeur, de distributeur' et d'infographe.
«C'est une catastrophe. Nous n'avons pas de sociétés spécialisées dans la distribution». Le conférencier a rappelé qu'une moyenne de 150 librairies existe à travers le territoire national, alors que dans les années 80 la défunte SNED détenait pas moins de 600 librairies. Pour M. Madi, le manque de librairies entraîne impérativement un manque de livres. «Si toutes les municipalités à travers le pays venaient à acheter quelques exemplaires, cela aiderait tout éditeur potentiel». L'orateur n'a pas mâché ses mots pour s'interroger sur le devenir du Centre national du livre dont le décret de création a été promulgué en 2009. Le problème de l'édition peut être résolu à condition que toutes les énergies se fédèrent.
Le président du Syndicat national des éditeurs estime qu'il est impératif de créer au plus vite une entreprise spécialisée dans la distribution compte tenu que le livre n'arrive pas aux lecteurs à 15 km d'Alger. Cette idée de projet a été soumise, dernièrement, aux membres du SNEL. M. Madi estime qu'il est impératif que le ministère de la Culture instaure une loi sur le livre, même si depuis quatre ans l'édition algérienne a connu un grand essor grâce au soutien de l'Etat et au financement du secteur. Il s'est également interrogé comment le livre n'arrive pas à trouver sa place dans le pays, alors qu'à l'étranger il est écoulé en une fraction de seconde lors des différents salons '
A titre d'exemple, au Caire et à Montréal, les livres algériens se sont vendus en un laps de temps record : c'est dire l'intérêt que porte la communauté étrangère à l'édition algérienne. Le président du SNEL a, par ailleurs, préconisé aux éditeurs d'organiser des conférences et des cafés littéraires pour encourager la lecture, notamment chez le jeune lecteur. Présent sur le marché algérien depuis quatre années à travers une riche gamme de livres pluridisciplinaires, Djamel Saïsse, des éditions Clic, a rappelé de son côté que tout éditeur est confronté au problème de la distribution. L'éditeur algérien, martèle-t-il, s'occupe personnellement de la distribution.
«Nos livres sont certes distribués au niveau de certains points de vente, dont des librairies, mais en dépôt-vente. Nous sommes obligés d'attendre si le quota livré a été acheté ou pas. Nous sommes également obligés de payer cher le papier. Il y a une dichotomie puisque, d'une part, nous payons le papier rubis sur l'ongle et, d'autre part, nous attendons le retour de nos ventes. Bon nombre d'éditeurs se sont retirés de la course en fermant leur maisons à cause de ce problème de distribution.» Le conférencier estime que ces dernières années le nombre de librairies s'est considérablement réduit au profit de l'ouverture de fast-foods.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)