Algérie

8e partie



Résumé : Anissa voulait avoir des nouvelles de son mari et de sa fille. Une infirmière lui apprendra qu'un inspecteur était sur place. Elle demandera à le voir. Mourad était sûrement encore au commissariat, et elle n'aimerait pas perdre du temps.L'infirmière lui tapote le bras.
-Cet inspecteur se trouve encore dans cet hôpital. Il enquête sur un accident de la route.
Je pourrais toujours lui demander de passer vous voir. Peut-être qu'il n'attendait aussi que votre réveil pour vous interroger.
Anissa soupire.
-Alors, vous feriez mieux d'aller lui dire que je suis réveillée.
L'infirmière s'éclipse, et Anissa se retrouve seule. Elle repense à ce qui venait de lui arriver et se remet à pleurer. Sa petite chérie, Ilham, avait disparu. Où se trouvait-elle donc en ce moment ' Quelqu'un l'avait-il retrouvée. Est-elle en sécurité chez une âme charitable '
Ou bien rôde-t-elle encore dans les rues obscures de la ville, au risque de se faire agresser ou même tuer ' À cette perspective, la jeune femme se remet à sangloter.
Que n'aurait-elle pas donné pour revoir sa fille saine et sauve.
Un coup à la porte de sa chambre la tire de ses méditations. Un homme s'approche d'elle.
-Bonsoir, madame. Je suis l'inspecteur Omar.
Elle s'essuie furtivement ses yeux, et tente de se reprendre.
-Bonsoir, inspecteur. Je suis désolée de vous déranger, mais il faut que je vous parle.
-Vous ne me dérangez pas, madame. Il était prévu que je vienne vous interroger. Votre mari se trouve au commissariat, et nous attendons un dépôt de plainte de votre part pour passer à l'action.
Anissa s'affole.
-Vous voulez dire que Mourad risque d'être jeté en prison '
Il acquiesce.
-Tout à fait, madame. Il risque de passer quelque temps à l'ombre pour agression sur la voie publique.
Il marque une pause, puis devant le regard effaré de la jeune femme, il poursuit :
-Il vous a bien amochée, madame. Un homme qui respecte sa femme ne devrait pas agir de la sorte.
-Il était sous l'effet de la colère et de la peur. Notre fille a disparu.
Mourad n'a pas pu maîtriser ses émotions. L'homme soupire.
-Donc, vous n'allez pas déposer plainte.
Anissa se rebiffe.
-Bien sûr que non. Mourad est mon mari et le père de ma fille Ilham.
-Je comprends. Cependant, je ne pense pas que ce soit la première fois qu'il lève la main sur vous.
Elle baisse la tête sans répondre.
-Et vous êtes comme toutes vos semblables. Une soumise. Vous subissez et vous préférez garder le silence sur les agissements de votre bourreau.
Elle hausse les épaules.
-Que pourrais-je faire d'autre '
L'inspecteur se penche vers elle.
-Madame, il y a des lois qui gèrent notre société. Nous ne sommes pas dans une jungle. Toute agression physique ou morale, tout harcèlement sont punis par des articles du droit civil. Une seule plainte de vous, et vous verrez que votre mari y réfléchira à deux fois avant de s'attaquer à vous. Vous êtes ce qu'on appelle dans le jargon social une femme battue, avec tout ce que cela suppose comme conséquences.
(À SUIVRE) Y. H.


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