Algérie

8E ÉDITION DU FESTIVAL INTERNATIONAL D'ORAN DU FILM ARABE



8E ÉDITION DU FESTIVAL INTERNATIONAL D'ORAN DU FILM ARABE
La 8e édition du Festival international d'Oran du film arabe s'est clèturée hier soir, après une semaine riche en émotions, en belles découvertes largement appréciées et applaudies. Bon nombre si ce n'est la plupart des 38 films en compétition se sont distingués. Le 7e art a eu le premier et le dernier mot dans ce festival pour lequel son commissaire, Brahim Seddiki, reconnaît les dysfonctionnements rencontrés, souhaitant pour l'avenir plus de professionnalisme et l'application d'une charte en cours d'élaboration.Amel Bentolba - Oran (Le Soir) - Lors d'un point de presse qu'il a animé ce jeudi, le commissaire du Fiofa est revenu sur plusieurs points ayant fait beaucoup parler durant cette édition et dont il tenait à apporter des précisions et parfois remettre les choses à leur place, non sans courtoisie de sa part. Les invités du festival n'ont rien perçu, ils sont venus honorer de leur présence l'Algérie : «Toutes les stars que nous avons invitées n'ont rien perçu en contrepartie et s'agissant de l'actrice égyptienne Leïla Ouloui, je salue cette dame et je défie tous ceux qui ont dit qu'elle a insulté l'Algérie durant le conflit footballistique. » Concernant l'idée farfelue que le burnous qui lui a été offert était orné d'or, l'intervenant dira : «Voyons ne soyons pas fous, il était simplement fait de fil doré et réalisé par une créatrice oranaise ». Concernant les nombreuse défections de stars invitées durant ce festival, et qui étaient pourtant annoncées, Brahim Seddiki s'explique : «On ne peut jamais avoir une liste arrêtée définitivement des invités. Il y a des imprévus qui font que beaucoup se sont excusés de leur absence. «Pour la plupart, cela était dû à la maladie.» Citant l'exemple de l'écrivain Djamel El-Ghitani, ou encore l'acteur Nour Cherif et le réalisateur Badrakhane également malade. «Nous n'avons jamais dit que nous allions faire venir le roi et la reine de Harem Es-Soltan», dira le commissaire du Fiofa et d'ajouter : «Pourquoi alors nous reproche-t-on leur absence ' Nous avions dit que nous aspirions à faire venir des stars turques. Nous avions annoncé par contre la participation de l'une des stars turques Selim Bayraktar, qui joue le rôle de Sounbol Agha dans la série Harim Sultan et je ne comprends pas pourquoi la presse s'est emballée et annoncé qu'il est venu mais n'a pas pu accéder au festival. «Sounbol» s'est excusé de ne pas pouvoir venir car il avait un empêchement, il n'est jamais venu à l'aéroport d'Alger.»Importante couverture médiatique de chaînes télévisées privées algériennesLa particularité du Fiofa 2015 consiste cette année en la participation de bon nombre de chaînes de télévision privées algériennes, environ une quinzaine. L'intervenant a fait savoir que plus de 100 sujets télévisés autour du festival ont été réalisés par les chaînes de télévision algériennes privées, sans oublier la chaîne publique algérienne et d'autres chaînes arabes, environ une dizaine. Toutefois, il y a lieu de signaler un fait inhabituel, voire même «illégal» constaté lors de cette édition : certaines chaînes de télé privées ont filmé des longs et courts-métrages en compétition sans en avoir les droits. Concernant le marché du film, un premier pas a été franchi à travers la tenue du Salon du cinéma et de la télévision, organisé en marge du festival. Il sera suivi, dira le commissaire, d'une phase commerciale avec l'organisation d'un salon commercial qui sera bénéfique pour les réalisateurs, les producteurs et distributeurs. M. Brahim Seddiki annonce qu'en concertation avec le président de l'Union des producteurs ainsi que des autres membres des festivals arabes, ils se sont mis d'accord sur la tenue d'une réunion regroupant les producteurs arabes qui aura lieu en Algérie d'ici la fin de l'année, afin de débattre de la diffusion du film arabe dans les pays arabe.A. B.CLÔTURANT LA 8E ÉDITION DU FIOFA«Nojoom, 10 ans, divorcée» dit non au mariage des enfantsPlus qu'un film, ce premier long-métrage filmé entièrement au Yémen, presque dans la clandestinité, est un témoignage poignant sur le mariage forcé des enfants. Sa réalisatrice Khadija Al-Salami y raconte l'histoire d'une enfant de 10 ans mariée de force par son père. Dernier long-métrage projeté dans la catégorie, ce film a su émouvoir et souvent révolter le public contre cette réalité sociale qui existe encore aujourd'hui dans certains pays, notamment au Yémen. Rêvant de poupée et de jouer à la marelle entres fillettes de son âge, Nojoom est loin de réaliser qu'elle s'apprête à devenir femme avant l'heure. Pour elle, le mariage, c'est porter une belle robe blanche et danser avec ses invitées, loin d'elle l'idée de se retrouver privée de sa famille et violée par celui devenu son mari malgré elle. Lui est âgé d'une trentaine d'années, il la viole et la bat chaque soir qu'elle se refuse à lui. Le jeu d'acteur est brillamment dirigé, les scènes sont filmées de manière très professionnelle malgré la difficulté du tournage qui a obligé sa réalisatrice à filmer souvent dans la clandestinité. Le sujet est plus que tabou, car pour la première fois au Yémen, une enfant mariée de force ose porter plainte. Le poids des traditions et l'absence de lois pèsent lourd sur ce juge qui s'apitoie sur le sort de la petite Nojoom, mais qu'il défend malgré tous. Le courage de l'enfant qui a osé braver tous les regards communautaires qui voyaient en elle celle qui déshonore par son refus de subir, a ému à plus d'un titre le spectateur qui, souvent, a applaudi durant la projection. Dans ce film, les deux hommes, le père et le mari qui voient en la femme une source de honte, de déshonneur, de soucis, ne sont pas décrits comme des bourreaux mais plutôt comme deux hommes ignorants, aveuglés par la tradition tribale et convaincus de la justesse de leurs actes, appliquant une tradition basée sur la Charia sans vraiment en connaître le vrai contenu des textes sacrés. Une mise au point que le juge se charge de leur faire en les informant que ce qu'ils ont fait à l'enfant est contraire aux préceptes de l'Islam car l'enfant a été pénétrée, à vrai dire violée, alors qu'elle n'était pas encore majeure physiquement et encore moins mentalement. L'enfant finit par obtenir le divorce, une délivrance certes pour elle, mais le poids du déshonneur pèse toujours sur elle et sur sa famille. Que ce film mérite ou pas d'obtenir un prix, le public lui a déjà attribué le prix de l'audace, du courage et de l'espoir pour ces milliers de Nojoom.




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