Algérie

8e conférence des Nations unies sur la désertification



Convention cherche financement Un appel à l?aide a été lancé hier à Madrid par les pays du Sud pour pouvoir lutter contre les maux de la terre que sont la désertification et le changement climatique. Des phénomènes dont ces pays-là ne sont pas responsables, mais subissent la politique d?ultra-industrialisation des pays du Nord. Un appel que les Nations unies tentent de faire entendre aux pays développés à travers la 8e session de la conférence sur la lutte contre la désertification. Une session qui s?est ouverte le 3 septembre, mais dont les travaux hier ont ouvert sur la participation de certains ministres des pays signataires de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification. Une convention aussi pauvre en fonds financiers comme le sont les pays qui souffrent du phénomène de la désertification. Appartenant pourtant à une même organisation, celle des Nations unies, la convention sur la lutte contre la désertification ne bénéficie pas des mêmes attraits, aux yeux des bailleurs de fonds, que la Convention sur les changements climatiques. Cette dernière ne limitant pas ses effets sur une partie de la planète fait prendre conscience aux pays producteurs de gaz à effet de serre sur la nécessité de réduire les émissions et de diversifier les programmes de lutte contre le changement climatique, notamment en n?hésitant pas à mettre souvent la main au portefeuille. Agissant souvent loin des sphères développées, la lutte contre la désertification trouve pour sa part moins de voies de secours. Tour à tour, ministres et représentants des pays d?Afrique, d?Amérique latine, de l?océan Pacifique brossent des tableaux des moins reluisants sur les effets de la désertification et de la déforestation sur l?économie de leur pays, sur la vie des populations et sur leur devenir tout simplement. L?appel des pays du Sud a trouvé un réconfort dans l?écho favorable dont ont fait montre trois pays du sud de l?Europe, à savoir l?Espagne, pays hôte de la conférence, l?Italie et le Portugal. Ce dernier présidant actuellement l?Union européenne a été représenté par son ministre de l?Environnement, Humberto Rosa, qui a traduit un discours des plus encourageants à l?adresse des pays du Sud. Sur le plan environnemental, la présidence portugaise de l?UE met sur un pied d?égalité changement climatique, sécheresse (désertification) et biodiversité. « Changement climatique et désertification ont en commun qu?ils sont partiellement dus à l?activité humaine, ils ont des conséquences énormes sur l?économie. Il est vrai que la désertification n?attire pas autant d?intérêt que le changement climatique, mais ce qui est sûr c?est que le changement climatique amplifie la désertification », dira M. Rosa qui plaide pour la création d?un lien entre les deux conventions dans le cadre du développement durable. En termes de financement, le même orateur invite à aller à la recherche d?un financement autant public que privé. « L?UE est prête à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 30%, il faut que nous exploitions ensemble les possibilités de la lutte et arriver à allier les différentes conventions. » La même résolution a été déclamée par la représentante italienne, Patrizia Sentinelli, venant au nom du ministère des Affaires étrangères. « A la fois changement climatique et désertification sont des phénomènes interdépendants, ils influent directement sur les conditions de vie et affectent les ressources hydriques », dira-t-elle en plaidant pour que l?homme ait droit à l?accès de l?eau. « D?ici 2015, la moitié des êtres humains n?auront pas accès à l?eau, aujourd?hui déjà 1 milliard de personnes n?a pas accès et 2,5 milliards ne disposent pas de services d?assainissement de l?eau », note l?oratrice en soulignant l?urgence de trouver des solutions égalitaires et propose que l?Italie accueille une conférence sur l?eau et la lutte contre la désertification. La présidente de la conférence, la ministre espagnole Cristina Narbona, reprendra ce slogan et dira : « Il faut lutter pour garantir les droits des humains à ne pas respirer un air pollué, avoir accès à l?eau et aux biens communs. » La même responsable plaidera pour que même au sein des Nations unies toutes les conventions convergent. « Grâce à un financement considérable nous arriverons à des résultats probants et l?Espagne s?engage à respecter les termes de la convention », dira-t-elle en ajoutant : « C?est en Afrique qu?on doit aider pour faire en sorte que personne ne soit contraint à émigrer. » A noter que le ministre algérien de l?Environnement, Chérif Rahmani, qui était inscrit sur la liste des intervenants, était absent.


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