Algérie

88e anniversaire de la naissance de Assia Djebar Une femme d’exception


Publié le 30.06.2024 dans le Quotidien l’Expression

Aujourd’hui, dimanche 30 juin, c’est le 88e anniversaire d’une femme de lettres algérienne exceptionnelle. Cette grande dame n’avait pas cessé de gravir les échelons du succès jusqu’à accéder à la mythique Académie française.

Assia Djebar qui nous a quittés le 6 février 2015 à Paris, est la plus grande et la plus prolifique romancière algérienne de tous les temps, voire nord-africaine. Elle est en tout cas la seule personnalité féminine nord-africaine à avoir été élue à la très prestigieuse Académie française.

Cette accession à cette institution mythique est le résultat d'un très long cheminement intellectuel, littéraire et universitaire. Assia Djebar est l'auteure d'une oeuvre littéraire des plus riches et des plus variées. Fille de Cherchell dans la wilaya de Tipaza, Assia Djebar a écrit aussi bien des romans, que des nouvelles, de la poésie, du théâtre, des essais ainsi que des scénarios de films.

Une production lui ayant permis de s'imposer comme l'une des plus célèbres et les plus influentes écrivaines de l'Afrique du Nord. Son vrai nom est Fatma Zohra Imalayène. Mais toutes ses oeuvres ont porté la signature d'Assia Djebar qu'elle a choisie dès le commencement de sa carrière d'auteure.
En 1953, elle obtint le baccalauréat. Elle poursuit ses études supérieures en France. Elle a à peine 20 ans quand elle publie son tout premier roman intitulé La soif.

Très portée sur l'Histoire, Assia Djebar, l'étudia d'abord avant de l'enseigner. Mais sa passion pour la littérature finira par l'emporter et happera toute son énergie et tout son intérêt. Mais avant de s'investir profondément et tout entière dans l'écriture littéraire, il faut rappeler la parenthèse d'Assia Djebar dans le cinéma. Elle réalisa en effet deux films: La nouba des femmes du mont Chenoua ainsi que La Zerda ou les chants de l'oubli.

Les premiers romans d'Assia Djebar ont tous été couronnés de succès et traduits dans plusieurs langues. C'est le cas de Les impatients, Les enfants du nouveau monde, Les alouettes naïves, L'amour, la fantasia, etc.

En 1991, Assia Djebar publia l'un de ses romans les plus aboutis. Il s'agit de Loin de Médine, édité chez Albin Michel en France. Le livre a été édité en Algérie aux éditions Enag et a connu un succès retentissant.

Actuellement, l'édition algérienne de ce roman n'est plus disponible. Dans les librairies, on ne trouve que les versions en format poche, importées, vendues très souvent à des prix exorbitants.

Assia Djebar a été plus particulièrement prolifique dans les années 90. Elle publia pendant cette décennie, Ces voix qui m'assiègent, Loin de Médine, Vaste est la prison, Les nuits de Strasbourg, Oran langue morte, qui est un recueil de nouvelles. Ses trois derniers romans furent publiés respectivement en 2002, 2003 et en 2007. Il s'agit de La femme sans sépulture, La disparition de la langue française et Nulle part dans la maison de mon père.

Les romans et recueils de nouvelles de Assia Djebar ont fait l'objet de traductions dans plus de vingt langues. Elle est d'ailleurs l'écrivaine algérienne la plus traduite et la plus lue dans le monde.

La plus connue également. Son élection à l'Académie française en 2005 a décuplé sa notoriété mondiale.
Aomar MOHELLEBI