Algérie

83 corps repêchés en une année Plus de 1.500 harraga arrêtés



Les chiffres relatifs à l'émigration clandestine en Algérie pour cette année 2007 viennent de tomber: plus de 1.500 harraga (dont 1.485 nationaux) ont été arrêtés cette année. Malgré son éloquence, ce chiffre ne reflète pas l'ampleur exacte de ce phénomène vu qu'il ne prend en compte ni ceux qui ont pu arriver à «bon port», ni les personnes portées disparues ni celles ayant péri lors de leur traversée. L'année 2007 a été une année particulièrement meurtrière pour les candidats à l'émigration clandestine. Selon un récent bilan communiqué par le commandement des forces navales algériennes, un total de 83 corps sans vie de candidats à l'émigration clandestine ont été repêchés depuis le 1er janvier 2007 à ce jour. A la lumière de ce nouveau bilan, on constate que le nombre de cadavres repêchés est en constante augmentation depuis deux ans, passant de 29 corps en 2005 à 73 en 2006. Ce bilan ne prend pas en compte les personnes portées disparues, dont le nombre se chiffrerait à plusieurs centaines, eu égard au nombre important de dossiers déposés par les familles au niveau des services de Rétablissements des Liens Familiaux (RLF) dépendants du Croissant-Rouge algérien (CRA). Ces services qui existent dans les 48 wilayas du pays ont pour mission d'aider les familles à retrouver la trace de leurs enfants comptant dans cela sur les relations qu'entretient le CRA avec les Croix-Rouges des pays européens, notamment espagnoles et italiennes. Autre drame qui vient s'ajouter à celui de la mort, près des deux tiers des corps repêchés ne sont pas identifiables. En effet, «60% des corps repêchés, qui étaient dans un état de décomposition très avancé, n'ont pas été identifiés», a indiqué le responsable de la cellule de communication au commandement des forces navales, le lieutenant-colonel Slimane Defaïri, avant de préciser que la plupart des autres cadavres (identifiés) sont de nationalité algérienne. Au cours de cette année 2007, un total de 1.530 harraga ont été arrêtés en Algérie, dont 1.485 sont des Algériens. Ces arrestations englobent l'arraisonnement en mer (1.377 personnes) et le débarquement au niveau du port (153), a indiqué le lieutenant-colonel Slimane Defaïri. Là aussi, la tendance haussière se confirme cette année comparativement aux deux dernières, où 335 harraga ont été interceptés en 2005 et 1016 en 2006. Ces chiffres concernent les personnes arrêtées et ne comprennent pas les morts et les disparus ou ceux qui ont pu arriver à «bon port». Le phénomène de l'émigration clandestine qui affecte l'Algérie, à l'instar de plusieurs autres pays qui constituent des zones de transit vers l'Europe, a amené les autorités algériennes à prendre des mesures pour faire face à ce fléau. Parmi les mesures majeures, il importe de rappeler la création par décret exécutif n° 03-264 du 29 juillet 2003, d'une Agence Nationale de Radionavigation Maritime (ANRM). Une structure relevant de la Poste et des Télécommunications qui, depuis sa création il y a quatre ans, est devenue la pierre angulaire du dispositif de veille permanente et de traitement des appels de détresse et de sécurité maritime. L'ANRM a mis en place tous ces systèmes pour la couverture de la zone A1 (50 milles nautiques) et A2 ( 200 M.N.) et travaille en étroite collaboration avec le Service national des gardes-côtes. Dans l'organisation SAR (Recherche et Sauvetage), la responsabilité de la recherche et du sauvetage maritime est confiée au Service national des gardes-côtes. Le littoral algérien a été partagé en trois 03 régions maritimes divisées elles-mêmes en zones : CNOSS Centre (ALGER), CROSS Est (Jijel) et CROSS Ouest (Oran). Dans l'intervention du SAR, le succès d'une opération de sauvetage dépend largement de la rapidité avec laquelle à terre, le Centre de Coordination des Recherches (MRCC) reçoit les renseignements nécessaires à partir de la station côtière pour évaluer la situation et décider des meilleures mesures à prendre. Ce n'est qu'à partir de ce moment que le MRCC peut actionner les moyens de recherche et de sauvetage. Le ministre de la Solidarité nationale, M. Djamel Ould Abbès, avait plaidé, lors d'une rencontre-débat organisée à Alger au cours du mois de septembre dernier autour de la question de l'émigration clandestine, en faveur de l'intégration de la communication au coeur de la stratégie nationale visant la prise en charge du phénomène des harraga. Il a surtout souligné la nécessité de mettre en oeuvre des mécanismes juridiques de lutte «implacable» contre ce phénomène, de manière à «combler le vide juridique» existant. Des experts ont aussi estimé que l'organisation du mouvement migratoire du Maghreb et du reste de l'Afrique reste caractérisée, principalement, par une gestion sécuritaire en Europe. Ils ont recommandé de passer à une gestion «qualitative et de confiance».


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