Algérie

8000 personnes arrêtées ou disparues



«Nous poursuivrons notre révolution et nos manifestations pacifiques à  travers la Syrie jusqu'à ce que nous obtenions notre liberté», ont affirmé mardi les comités de coordination des manifestations dans plusieurs villes, dont Banias (nord-ouest) et Homs (centre) ainsi que Deraa (sud), épicentre de la contestation, assiégée depuis plus d'une semaine.  
Washington a dénoncé mardi l'utilisation de chars et «une vaste campagne d'arrestations arbitraires visant de jeunes hommes à  Deraa». «Ce sont des mesures franchement barbares qui s'assimilent à  la punition collective de civils innocents», s'est alarmé Mark Toner, porte-parole du département d'Etat, répétant que Bachar Al Assad «doit cesser toute violence contre des manifestants innocents».
Dans leur communiqué, les militants ont dénoncé la répression et les récentes arrestations massives parmi les contestataires, faisant état d'au moins 500 arrestations par jour à  travers le pays. Le nombre de personnes «détenues ou disparues pourrait dépasser les 8000», a indiqué pour sa part Wissam Tarif, directeur exécutif de l'organisation de défense des droits de l'homme Insan. Selon lui, Insan a pu confirmer la détention de 2843 personnes, dont 891 à  Deraa et ses environs, 103 à  Zabadani et 108 à  Madaya (deux localités au nord-ouest de Damas), 384 dans la région de Damas, 636 à  Homs et ses environs ainsi que 317 à  Lattaquié, 267 à  Jableh et 37 à  Tartous, trois cités de la côte méditerranéenne. Mais 5157 autres noms sont en cours de vérification, dont 4038 à  Deraa et ses environs, a-t-il ajouté. «Le régime perd la raison (...) car en dépit du siège et de la brutalité dont sont victimes plusieurs villes et les arrestations de centaines de personnes, les manifestations prennent de l'ampleur chaque jour», soulignent les militants, qui contestent le régime en place en Syrie depuis 1963.
Mardi, plusieurs centaines d'étudiants ont manifesté avant d'être dispersés par les services de sécurité dans le campus universitaire d'Alep (350 km au nord de Damas), l'une des rares régions à  àªtre relativement épargnées par la contestation lancée le 15 mars dans la foulée des révoltes arabes.
La France souhaite voir le président Assad sanctionné par l'Union européenne et estime qu'il sera évincé si la répression perdure contre les manifestants, a réaffirmé hier le chef de la diplomatie française, Alain Juppé. «Nous sommes en train, dans l'Union européenne, avec nos partenaires, de mettre au point des sanctions ciblées sur un certain nombre de personnalités et nous souhaitons, nous Français, que Bachar Al Assad soit sur cette liste», a déclaré le ministre français à  la chaîne de télévision France 24. En outre, le ministère français des Affaires étrangères a recommandé  hier aux Français dont la présence en Syrie n'est pas indispensable de quitter le pays «dans l'attente d'une normalisation de la situation».
Sit-in à  Damas
Par ailleurs, près de 150 étudiants ont observé hier un sit-in de solidarité avec Deraa, ville du sud de la Syrie assiégée par l'armée depuis le 25 avril, a indiqué un militant des droits de l'homme.
Le sit-in n'a pas duré longtemps, les étudiants ont été dispersés par la force par les services de sécurité, a-t-il affirmé. Deraa, à  100 km au sud de Damas, est assiégée depuis l'intervention de l'armée appuyée par des chars et des blindés pour mater le mouvement de contestation lancé le 15 mars.


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