Pas moins de 800 tonnes de kif traité ont été saisies par les services de la Gendarmerie nationale durant les cinq dernières années, impliquant près de 97 000 personnes sur tout le territoire nationale.Cette situation inquiétante, qui interpelle les pouvoirs publics, société civile, écoles, mosquées et toute la société, a été au centre du séminaire national organisé hier à Oran par le 2e commandement régional de la gendarmerie. Intervenant à cette manifestation organisée en collaboration avec les universités Oran 1 et Oran 2, des experts et spécialistes de différentes institutions ont souligné, comme partout ailleurs dans le monde, les proportions alarmantes que prend le narcotrafic en général et celui du cannabis en particulier. Pour ne citer que ce qui transite par les frontières algériennes ouest et sud-ouest, les conférenciers ont indiqué que la moyenne mensuelle des saisies sur le territoire nationale a atteint durant les trois dernières années 7,5 tonnes de kif traité. En effet, le narcotrafic devient de plus en plus, selon les analystes, un trafic juteux indispensable aux différents réseaux criminels et en étroite relation avec d'autres formes de criminalité dont le terrorisme, le trafic d'armes et le blanchiment d'argent. Le dernier rapport du commandement de la gendarmerie fait état d'une situation qui empire d'une année à une autre et qui connaît une évolution permanente liée notamment à l'élargissement des champs de culture de cannabis chez le pays producteur et à l'interconnexion entre les différents réseaux criminels profitant, entre autres, de la situation sécuritaire inconfortable qui guette le Sahel ces dernières années. Chiffres à l'appui, le commandant Derradji Abdelmalek indique que les services de la gendarmerie ont ouvert durant les quatre premiers mois de l'année en cours, 193 enquêtes judiciaires impliquant pas moins de 2 004 personnes et menant à la saisie de 30 tonnes de cannabis, 38 kg de cocaïne et des millions de substances médicales psychotropes. Pour revenir aux cinq dernières années durant lesquelles, les services de la gendarmerie ont saisi 800 tonnes de cannabis, l'officier supérieur a indiqué que ces affaires ont impliqué près de 97 000 personnes dont près d'une centaine d'étrangers de différentes nationalités notamment africaines. Pour les spécialistes, la lutte contre cette forme de criminalité organisée et transnationale ne peut se faire par un seul pays puisque les réseaux spécialisés ne connaissent pas de frontières et sont de plus en plus organisés, profitant, entre autres, de la conjoncture sécuritaire régionale et internationale ainsi que des nouvelles technologies de l'information et de communication. En effet, il ne peut y avoir une alternative à la coopération internationale pour freiner cette machine destructrice des nations et alimentatrice des groupes terroristes. En ce qui concerne notre pays, les services de sécurité sont de plus en plus à l'heure du renforcement des dispositifs et de l'adaptation des plans d'action à une carte de criminalité mise à jour en permanence. Ainsi, la lecture des chiffres importants des saisies opérées reflète d'une part les proportions que connaît le narcotrafic et, d'autre part, l'efficacité des plans d'action des forces de sécurité pour contrer ce problème de sécurité, de santé publiques et d'économie nationale.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 18/05/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Radia Zerrouki
Source : www.lnr-dz.com