Les services de la médecine légale près l'établissement hospitalo-universitaire du 1er-Novembre continuent à faire face à un phénomène qui est contre toute attente ancré dans les «moeurs» algériennes, le viol. Lesdits services ont, durant l'année écoulée, pris en charge pas moins de 143 personnes qui ont été victimes de viols sexuels.Un taux de 80% de ces victimes est constitué d'enfants qui ont été traités et soignés par les praticiens des services de la médecine légale, tout en leur assurant l'assistance psychologique avant de leur recommander, tout en leur faisant délivrer des attestations médicales confirmant avoir fait l'objet de violences sexuelles, de passer dans les locaux des services de sécurité, en vue d'y déposer plainte. Le viol perpétré sur les enfants n'est pas un simple fait divers. Ses incidences sont directes et néfastes sur le comportement quotidien de l'enfant violenté, violé. L'enfant violé, gardant pour lui son secret, est dans plusieurs cas victime des actes des récidivistes connus dans la cité pour la terreur qu'ils sèment. Prenant en compte un tel paramètre, l'enfant se retrouve souvent dans des situations psychologiques dramatiques et délicates en s'enfermant sur lui, tout en vivant des situations confuses bouleversant tout le reste de sa vie le plongeant dans le désarroi total. Plusieurs praticiens et praticiennes, notamment des psychologues, indiquent avoir reçu dans leurs bureaux plusieurs dizaines d'enfants dans un état psychologique lamentable.«Les rassurer n'est plus une mission aisée, vu que plusieurs de ces chérubins ont été obligés de céder aux instincts bestiaux de leurs bourreaux sous la menace des armes blanches», dira un psychologue ajoutant que «prendre en charge de tels cas oblige le psychologue à intervenir sur plusieurs fronts». Pour ce dernier, la lourdeur de cette tâche (assister psychiquement l'enfant violé) se résume par le fait que plusieurs cas de viols ont été perpétrés par des membres du voisinage immédiat que les victimes ne peuvent dénoncer vu les tabous sociaux.«L'enfant se retrouve donc dans des difficultés comportementales en tentant d'oublier le mal qu'il a subi surtout en croisant son bourreau qui est son voisin», a-t-il expliqué que «la majeure partie de ces enfants constituée de garçonnets». Le phénomène est tellement désobligeant vu l'ampleur et les tournures qu'il a pris ces dernières années que nombreux sont les parents qui se sont retrouvés dans l'obligation d'accompagner quotidiennement leurs enfants à l'école le matin et les attendent à la sortie des classes. «La ville ou encore la cité ne sont plus constituées de ce havre de paix d'antan, disposant des moyens nécessaires comme les soins, le transport tout en donnant du savoir et de la quiétude», dira un parent d'élève. La cité a, en un laps de temps, connu des mutations radicales, à commencer par la prolifération rapide des différents maux de société qui n'étaient pas de «nationalité» ni de moeurs algériennes. Même les étrangers ne sont pas épargnés par ce fait hautement criminel. Le phénomène qui risque de prendre de l'ampleur a été exposé à deux reprises par des ressortissantes africaines qui ont fait l'objet de viol. Le premier remonte à 2013, lorsque deux Maliennes, Myriam et Icha, ont, sous la menace des armes blanches, été emmenées vers une habitation isolée située dans le quartier populaire d'El Hassi juste après avoir été libérées de la prison des femmes de Gdyel. A peine descendues du taxi qui les transportait, elles ont été apostrophées et détournées dans un taudis où elles ont subi tous les affres du viol sexuel. Le dernier en date remonte à l'année dernière lorsqu'une Camerounaise a subi le même sort. En se défendant, la Camerounaise a sauté les verrous entourant le phénomène. L'affaire a vite fait de dominer les débats locaux.
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Posté Le : 24/01/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Wahib AïT OUAKLI
Source : www.lexpressiondz.com