80 D'ENTRE EUX, FATIGUES, EVACUES À L'HÔPITAL Les gardes communaux rechargent leurs accus

Exténués à tel point que 80 d'entre eux ont dû être évacués, avant-hier, à l'hôpital, les gardes communaux renoncent momentanément à la poursuite de leur marche sur Alger, le temps d'observer un intermède de répit, pour recharger leurs accus et se retaper le moral quelque peu ébranlé.
M. Kebci - Alger (Le Soir) - La marche de jeudi dernier, qui n'a pu aller au-delà d'une dizaine de kilomètres, mais surtout le mois de Ramadan qui s'est invité dans le feu de leur mouvement de contestation, semblent peser de tout leur poids sur les gardes communaux. Ces derniers, qui bivouaquent, depuis, sur un champ, à la lisière de l'autoroute Alger-Blida, juste en face de la base aérienne de Boufarik, donnent l'air de s'y «plaire» tant la fatigue a eu raison d'eux. Mais pas pour longtemps, tiendra à faire savoir Lahlou Aliouat, un des coordinateurs nationaux de la corporation, de retour hier matin de chez les siens à Bouira avec lesquels il a renoué le contact direct depuis vendredi dernier au bout d'une assez longue séparation. Une fatigue à l'origine, d'ailleurs, de l'évacuation sur l'hôpital, dira-t-il, de 80 collègues. Entre autres, de nouvelles donnes derrière l'ajournement momentané de la poursuite de leur marche sur Alger initialement prévue pour avant-hier en soirée. «Une décision prise lors d'une réunion tenue dimanche justement après ces évacuations pour cause de fatigue», soutiendra-t-il. Cet intermède, ajoute-t-il, «n'est qu'un répit, le temps que tout le monde reprenne ses forces et rende visite aux siens. Nous ne sommes tout de même pas des machines, nous avons nos propres limites», lancera-t-il, comme pour évacuer toute impression de relâchement ou de renoncement des gardes communaux que pourrait avoir tout visiteur au camp. Et les visiteurs n'ont pas manqué ces dernières heures d'affluer, selon notre interlocuteur, qui fera part de nombreuses délégations de partis politiques et d'organisations de divers horizons. Dont celle du RCD à deux reprises, celle du PT et de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh) et du CRA. Et pas que cela, Aliouat tiendra à mentionner la solidarité qui est en train de se manifester à leur égard. «Dieu merci, notre mouvement suscite de plus en plus de sympathie chez les citoyens à l'opposé de l'ingratitude que nous témoignent les pouvoirs publics», signifiera-t-il, non sans préciser que la dynamique ne tardera pas à reprendre. Il en voudra pour preuve le fait que «de plus en plus de détachements à travers le territoire national sont désertés au fil de l'entêtement du ministère de l'Intérieur qui joue à la désinformation et à la manipulation».