Algérie

8 ministres et 3 walis seront auditionnés



Pas moins de huit anciens ministres et trois walis sont programmés en audition auprès de la Cour suprême. Leurs noms sont liés de manière directe ou indirecte au lourd dossier des Kouninef.Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Ces derniers comparaîtront aujourd'hui en procès devant le tribunal de Sidi-M'hamed. Ils sont, entre autres, poursuivis pour obtention d'indus avantages et blanchiment d'argent. On leur reproche également et surtout d'avoir usé de la place privilégiée qu'ils occupaient auprès de l'ancien Président Bouteflika pour mener à bien leurs affaires, mais ils comparaîtront sans les ministres et hauts responsables soupçonnés de leur avoir ouvert les portes.
La raison est essentiellement liée au fait que la qualité des postes qu'ils occupaient au moment des faits reprochés se devait de faire l'objet d'une procédure différente incombant uniquement à la Cour suprême. De cette instruction découlera ensuite la décision finale du magistrat qui pourra les inculper sur la base des faits retenus, et transmettre, par la suite, leurs dossiers pour jugement au tribunal de leur choix, mais il pourra également décider de cesser les poursuites si les preuves sont insuffisantes pour leur inculpation. Pour l'heure, ce que l'on sait est que la liste des ministres dont l'audition est prévue incessamment est donc bien longue.
On y retrouve, en tête, les deux anciens chefs de gouvernement, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal. Viennent, ensuite, Abdelhamid Temmar, Amar Tou, Houda Feraoun, Amar Ghoul, Necib Hocine, Arkab Mohamed et Loukal Mohamed. Ils ont occupé, respectivement, les postes de ministre de la Promotion de l'investissement, des Postes et Télécommunications, des Transports, des Ressources en eau, des Mines et des Finances.
Le nom de chacun d'entre eux est lié à des projets octroyés à la KOUGC, l'entreprise mère des Kouninef. Certains d'entre eux ont aussi fait l'objet d'une première audition par les magistrats instructeurs de la Cour suprême. Houda Feraoun en fait partie. Elle aurait, dit-on, déjà été soumise à la procédure d'instruction au cours des mois précédents. Au mois de mars, elle avait également été convoquée par la gendarmerie de Bab Jdid. À ce stade, Houda Feraoun est considérée comme témoin dans l'affaire Mobilinx. Une convention de raccordement des cabines téléphoniques Hourria au réseau Algérie Télécom avait débouché sur un véritable échec. Selon les éléments fournis par l'enquête, ce projet a causé de grands torts à AT qui a été contrainte de verser 2 813 377 54 268 DA à Mobilink. Les investigations ont également fait ressortir l'existence de deux lettres qui ont été adressées au ministère des TIC, mais qui sont restées sans suite.
Après audition, des responsables du secteur concerné ont fait aussi état de pressions exercées par la ministre des Télécommunications durant la passation du contrat en faveur de Mobilink. Selon nos informations, un neuvième ancien ministre se trouve également cité, mais il ne sera pas présent, en l'occurrence Abdesslam Bouchouareb, ex-ministre de l'Industrie qui est en fuite et fait actuellement l'objet d'un mandat d'arrêt international. Mais il n'y a pas que d'anciens ministres cités dans le dossier Kouninef.
Trois anciens walis figurent également dans la liste des personnes à auditionner. Il s'agit des anciens walis d'Alger, Abdelkader Zoukh, et de Jijel, Bederssi Ali et Far Bachir.
A. C.


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