Algérie

8 millions de dollars pour un projet de développement durable



Le choix du massif des Bibans est motivé par le fait que cette région dispose d'un potentiel important en ressources naturelles, en particulier les ressources hydriques et agricoles, dont la valorisation pourrait contribuer à l'amélioration durable du niveau de vie des populations locales.La cagnotte allouée au projet de développement durable des Bibans par le Fonds pour l'environnement mondial (FEM) et les autorités algériennes a atteint les 8,23 millions de dollars après le million de dollars des autorités suisses. Un apport qui vient booster le projet à son premier anniversaire.
C'est donc un deuxième atelier de concertation pour l'élaboration du document du projet de gestion intégrée des forêts et de la biodiversité pour le développement durable du massif montagneux des Bibans.
"L'objectif principal de cette réunion virtuelle est la préparation du document du projet, pour une exécution du projet prévue pour le début de l'année 2022", dira dans son intervention la représentante du ministère de l'Environnement. De son côté, la représentante de l'ambassade suisse à Alger a rappelé la disponibilité de la Suisse à accompagner avec ses partenaires ce genre de projets de coopération. `
La représentante du ministère de l'Agriculture a fait savoir que leur présence à Bordj Bou-Arréridj entre dans la prospection pour faire un diagnostic. "Le présent projet vient compléter ce qui se passe dans la région, dont la valorisation des produits du terroir et le travail de la femme, et inscrire ces potentialités dans la durabilité", précise-t-il.
Pour le Dr Mokhtar Guissous, chercheur à l'université Bachir-Ibrahimi de Bordj Bou-Arréridj et un des spécialistes du développement durable, il s'agit d'accompagner et de soutenir les jeunes investisseurs avec des dispositifs adéquats et surtout des projets qu'ils peuvent concrétiser tout en préservant la nature et les ressources durables.
Créer de l'emploi en préservant la nature "Pour une région à fort potentiel de développement telle que les Bibans, il va de soi que ce projet est une véritable bouée de sauvetage, pour peu qu'il soit mené à bien et à terme. Mais sous certaines conditions, telles que la mise à jour de l'étude préalable et son adaptation aux données actuelles, climatiques, politiques et autres, tout en intégrant l'université et la population locale dans la réflexion et la conception des solutions spécifiques à la région. Il faudrait aussi éviter l'erreur de copier les expériences d'autres régions ou d'autres pays", dira le spécialiste, en préposant aux investisseurs de s'appuyer sur le riche patrimoine culturel, historique et architectural et les potentialités qu'il offre pour monter de petits projets liés à l'écotourisme, tels que restaurants traditionnels et maisons d'hôte, ou bien en faisant la promotion des produits du terroir, tout comme ils pourraient investir dans une infinité de projets liés à l'artisanat, à l'arboriculture fruitière, au riche patrimoine forestier, aux activités agricoles, ainsi qu'à l'exploitation et la mise en valeur de paysages naturels, du patrimoine forestier, etc.
L'expert et fils de la région nous dévoile l'un des projets qu'il défend depuis des années, pour ce qu'il comporte de biens pour l'homme et son environnement : la valorisation et la gestion des déchets de toute la région nord de Bordj Bou-Arréridj et sud de Béjaïa.
Les deux communes Theniet Ennasr, dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, et Ighil Ali, dans la wilaya de Béjaïa, situées sur les frontières des deux wilayas, sont directement touchées par ce projet.
"Un centre de collecte et de tri des déchets va permettre de donner lieu à des projets de développement durable, comme le recyclage et la production de compost", dira M. Guissous, qui insiste sur la participation de l'université dans ce projet et ne pas se contenter des associations ou des secteurs qui n'ont rien donné auparavant.
"Il faut aussi prendre en compte les contraintes telles que l'insuffisance de données sur la biodiversité et les écosystèmes de la région, l'ignorance des valeurs économiques des biens et services, une planification du développement inadéquate et presque anarchique, le peu de soutien technique et d'opportunités pour l'adoption de sources de revenu et pratiques durables par les communautés", souligne toutefois le jeune chercheur.
Lancé le 25 novembre 2020, le but de ce projet est de réaliser l'objectif 19 de la Stratégie nationale pour la biodiversité, qui prévoit l'investissement dans les écosystèmes naturels de grande valeur pour valoriser les grandes branches de la biodiversité.
Il est cofinancé par le Fonds mondial pour l'environnement (FEM) à hauteur de 3,29 millions de dollars, sous l'égide de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, un million de dollars par la Suisse et le reste, soit 3,94 millions de dollars, par l'Etat algérien.
"Ce projet vise également à préserver et à utiliser durablement la biodiversité et les écosystèmes afin d'améliorer la production des terres montagneuses et d'aider les populations locales à utiliser au mieux et durablement les ressources naturelles", souligne, pour sa part, le wali de Bordj Bou-Arréridj, Mohamed Benmalek, en marge de la séance de travail qui s'est déroulée mardi et hier au siège de la wilaya.
Le choix du massif des Bibans s'est fait sur la base que cette région dispose d'un potentiel important en ressources naturelles, en particulier les ressources hydriques et agricoles, dont la valorisation pourrait contribuer à l'amélioration durable du niveau de vie des populations de toute la région.
Selon nos informations, le projet vise à renforcer la résilience des populations face à la dépendance aux variations pluviométriques, à l'accès insuffisant aux facteurs de production, aux pratiques peu performantes et non respectueuses de l'environnement, etc.
L'action renforce la diffusion d'un modèle d'agriculture familiale performante, résiliente et durable et la promotion de l'entrepreneuriat des jeunes et des femmes. "Les jeunes et les groupements féminins sont visés en les appuyant pour la fourniture des services de qualité aux populations.
La diffusion de pratiques agroécologiques, autres techniques agrodurables, permet d'améliorer le rendement des productions locales et vivrières", dira l'une des participantes.

Chabane BOUARISSA


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