Algérie

8 ans de prison ferme pour Tliba et Skander Ould Abbes



L'ex-député FLN d'Annaba Baha Eddine Tliba a été condamné, hier matin, à 8 ans de prison ferme assortie d'une amende de 8 millions de dinars. Le verdict a été rendu par le juge du tribunal de Sidi M'hamed dans un procès très attendu qui a donné lieu à des révélations fracassantes faites par l'ancien parlementaire. Le tribunal a également condamné Skander Ould Abbes, fils de l'ancien SG du FLN, Djamel Ould Abbes, à la même peine, soit 8 ans de prison et 8 millions de dinars d'amende.Son frère, El-Wafi Ould Abbes, actuellement en fuite, a écopé de 20 ans de réclusion criminelle et un mandat d'arrêt international est lancé contre lui. Kheladi Bouchenak, chargé de l'organisation des listes électorales, a été condamné à 2 ans de prison ferme assortie d'une amende de 20 millions de centimes, alors que Habchi Mohamed a été relâché.
Ils étaient accusés de "blanchiment d'argent dans le cadre d'une organisation criminelle " et de "trafic d'influence pour l'obtention d'indus avantages" dans l'affaire des candidatures à la députation lors des élections législatives de 2017.
Le procès, qui avait été reporté une première fois, s'est ouvert le 2 septembre dernier avec un Tliba qui a nié les faits, dans un premier temps, avant de clamer son innocence en révélant que ce sont les deux fils de Djamel Ould Abbes qui lui avaient demandé 70 millions de dinars pour être en tête de liste à Annaba.
Il avait aussi expliqué qu'il avait informé le général Bachir Tartag, alors patron du Renseignement algérien, qui a ouvert une enquête. "Je suis allé le voir à son bureau, à Dély Ibrahim, il m'a demandé de rester en contact avec les deux enfants", a-t-il précisé.
Concernant la liste des candidatures d'Annaba, Tliba est catégorique, précisant qu'elle a été changée. "Ils m'ont enlevé pour mettre en tête de liste Boudjemaâ Talaï. Ils ont aussi changé les listes de Tipasa et de Guelma", a-t-il indiqué. Appelé à la barre, Skander Ould Abbes a, de son côté, nié totalement les faits, soutenant que cette affaire était un complot dirigé contre son père. Il a, par ailleurs, déclaré à la Cour que Saïd Bouteflika donnait des ordres à son père alors qu'il était ivre.
Djamel Ould Abbes, entendu par le tribunal en tant que témoin, a, lui aussi, accusé Saïd Bouteflika d'avoir exercé des pressions sur lui dans l'affaire des candidatures FLN aux législatives de 2017.
Il a indiqué au juge que le frère du président déchu lui avait imposé la présence de l'ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal, de l'ex-ministre de l'Intérieur Noureddine Bedoui et de l'ancien ministre de la Justice, garde des Sceaux Tayeb Louh, lors de la préparation des listes.
Rappelons que le représentant du parquet a requis une peine de 10 ans de prison ferme assortie d'une amende de 8 millions de dinars contre Tliba et Skander Ould Abbès, de 7 ans de prison contre Bouchenak et de 3 ans contre Mohamed Habchi. Le procureur de la République a aussi réclamé la peine maximale contre El-Wafi Ould Abbes avec confirmation du mandat d'arrêt international et la confiscation des biens de Tliba et l'ensemble des fonds et des biens saisis.
Le représentant du Trésor a réclamé, quant à lui, un dédommagement financier de 50 millions de dinars et un autre moral de 10 millions de dinars. Les révélations de Tliba ont suscité un véritable tollé auprès des Algériens qui ont appelé à dissoudre l'Assemblée populaire nationale dominée par le FLN et de poursuivre en justice les députés éclaboussés par ce témoignage.

SAïD OUSSAD


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