79 entreprises créées en ligne

Organisée par le ministère de l'Industrie et des Mines, une journée d'information sur les avancées dans le climat des affaires en Algérie s'est tenue hier à l'Institut supérieur de gestion et de planification (ISGP) à Alger. Cette rencontre qui a regroupé les différents intervenants dans le processus de création d'entreprise, notamment les notaires, a été l'occasion de présenter le nouveau portail électronique de création d'entreprise.Initié en 2016, le portail électronique de création d'entreprise est en exploitation-pilote depuis mai 2017. C'est un service en ligne qui permet de réaliser l'ensemble des formalités nécessaires à la création d'une entreprise de façon dématérialisée et d'avoir comme interlocuteur unique un notaire qui se chargera de transférer les informations et les documents nécessaires aux organismes concernés par la procédure de création d'entreprise, à savoir le Centre national du registre du commerce, les impôts et la Sécurité sociale (Casnos).
La création d'entreprise est, indéniablement, une course de fond balisée par des procédures administratives interminables. Ce dispositif, qui représente un accès unique pour la réalisation des procédures, regroupe les institutions et les organismes impliqués dans la création d'entreprise en vue de réduire les procédures et le nombre de documents exigés à l'entrepreneur. Sa gestion est confiée à l'ANDPME. À ce jour, 79 entreprises ont été créées en ligne et pas moins de 276 notaires ont été formés pour son utilisation. Cet outil mis en place par les pouvoirs publics permettra, pour ainsi dire, l'amélioration du climat des affaires en Algérie. En effet, malgré les améliorations et les avancées réalisées, l'Algérie reste à la traîne en la matière.
L'édition 2018 du rapport "Doing business" de la Banque mondiale, qui analyse l'environnement des affaires chaque année dans 190 pays, a classé l'Algérie à la 166e place, soit un recul de 10 places par rapport au classement précédent. Il faut dire que cela fait déjà quelques années (depuis 2010) que l'Algérie dégringole dans le classement du "Doing business". En matière de création d'entreprise, objet de la journée d'information d'hier, l'Algérie se classe à la 145e place avec un délai de 20 jours et 12 procédures répertoriées. Intervenant au nom du ministère de l'Industrie et des Mines, Abdelmadjid Messaoudi, directeur général de la veille stratégique, des études et des systèmes d'information, a indiqué que l'Algérie est très en retard en matière de numérisation. Pourtant, 7 des indicateurs du classement "Doing business" sont étroitement liés à la numérisation. Et là, il a souligné la nécessité d'accélérer ces réformes. Et enfin, Abdelmadjid Messaoudi a pointé du doigt le retard, par rapport au reste du monde, en matière de numérisation des services financiers, notamment pour la signature et le paiement électroniques. Pour remédier à toutes ces carences, le directeur général de la veille stratégique, des études et des systèmes d'information au ministère de l'Industrie et des Mines a indiqué qu'un programme est en cours avec l'appui de l'Union européenne et des experts de la Banque mondiale.
Saïd Smati