76% des praticiens spécialistes en grève Selon le syndicat

Photo : S. Zoheir
Par Karima Mokrani
Les praticiens spécialistes de la santé publique ont repris, hier, leur mouvement de grève pour une durée de trois jours, faisant fi des menaces du ministère de tutelle et de la justice, de sanctionner les éléments perturbateurs. Comme d'habitude, la grève a été largement suivie à travers le pays. La moyenne nationale est estimée à 76% selon le président du syndicat, Mohamed Yousfi. Par wilayas, le taux de suivi à Alger est de 70%, Boumerdès 80%, Tizi Ouzou 75%, Bouira 100% , Tlemcen 80%, Tiaret 100%, Oran 60%... assure le syndicaliste. «Le ministre de la Santé refuse toujours de nous contacter et d'engager le dialogue avec notre syndicat. Il préfère la politique de fuite en avant et de la répression», affirme-t-il avec indignation. Et de poursuivre, concernant la dernière décision de justice déclarant la grève illégale : «Ils recourent systématiquement à la justice pour casser notre mouvement de grève... De toute façon, nous n'avons rien reçu au bureau de notre syndicat. La décision ne nous a pas été notifiée.» Rappelant les revendications du Snpssp, portant notamment sur l'amendement du statut particulier et la révision du régime indemnitaire, Dr Mohammed Yousfi affirme être indigné par la réaction du ministère de la Santé à ces revendications : «On dirait que nous avons deux gouvernements différents. D'un côté, un ministère de l'Education nationale qui considère le partenaire social, répond à ses doléances, l'accompagne dans le règlement de ses problèmes (révision du régime indemnitaire, installation des commissions des 'uvres sociales, ouverture du dossier du statut particulier) et d'un autre côté, un ministère de la Santé, méprisant à l'égard des syndicats et ne respectant pas ses engagements envers lui». Et de s'interroger : «Sommes-nous dans deux pays différents ' Les décisions du président Bouteflika s'appliquent-elles sur un secteur et pas un autre '» La grève des praticiens spécialistes de la santé publique se poursuit donc pour une durée de trois jours et pourrait être reconduite pour une durée illimitée à partir du 1er avril prochain. «Si le ministère persiste dans son mépris et son refus de dialogue, nous irons vers une grève illimitée à partir du 1er avril prochain. Et que nos responsables assument les conséquences !», prévient le président du Snpssp.