Algérie

75% des cas pris en charge dans le privé



75% des cas pris en charge dans le privé
Le changement des habitudes alimentaires adoptées par la population algérienne depuis quelques années contribue de manière significative à l'augmentation de l'incidence du cancer colorectal qui prend des proportions alarmantes en Algérie.Entre 2000 à 4000 nouveaux cas par an sont enregistrés. Ce qui constitue un sérieux problème de santé publique, alertent les spécialistes réunis, vendredi dernier, au 7e séminaire de formation continue en pathologie digestive organisé par l'Association des gastroentérologues libéraux de l'algérois (Agela).Les participants ont appelé à la mise en place des campagnes de sensibilisation et de prévention contre cette maladie que l'on peut éviter. Revenant sur l'état des lieux du cancer colorectal en Algérie, le Pr Bouzid Kamel, président de la société algérienne d'oncologie, a rappelé que ce cancer est le deuxième cancer après le poumon chez l'homme avec 25 cas/10 000 habitants et aussi le deuxième chez la femme avec 20 cas/100 000 habitants par an après le cancer du sein.Depuis début 2016, le Centre Pierre et Marie Curie enregistre entre 7 à 10 cas/semaine, a indiqué le Pr Bouzid également chef de service d'oncologie au CPMC, avant de signaler que le nombre de cas de cancer, toutes localisations confondues, est de 53 000 nouveaux cas par an, tout en se basant sur les statistiques des services d'épidémiologie et du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Une incidence qui est appelée à augmenter si rien n'est fait dans les années à venir, tout en rappelant les expériences menées en Europe, notamment en France, à travers les campagnes de sensibilisation «Manger et bouger» et le dépistage précoce ont montré qu'en vingt ans, il y a une diminution significative de nombre de cas et une augmentation de survie grâce au dépistage. Il a ainsi appelé a encourager des programmes préventifs pour le diagnostic précoce de ce type de cancer associé au changement des habitudes alimentaires, ce qui permettra de réduire le taux d'atteinte à hauteur de 75%.Le Pr Bouzid regrette que la majorité des cas diagnostiqués sont pris en charge dans le secteur privé en raison de l'insuffisance des moyens mis en place dans le secteur public. «Si les appareils (endoscopes) ne sont pas en panne ils sont sous la bâche. Le choix est vite fait et le malade est systématiquement orienté vers la clinique privée. Ce qui est déplorant. 70% des patients sont d'ailleurs pris en charge dans le privé, sans bénéficier des remboursements par la sécurité sociale et c'est aberrant.La CNAS doit jouer son rôle afin justement de permettre une meilleure prévention de cette maladie qui est extrêmement coûteuse une fois installée», a-t-il souligné. Le Pr Bouzid a par ailleurs annoncé le lancement d'une campagne de dépistage dans la wilaya de Béjaïa qui sera lancée en janvier 2017 par le comité cancer colorectal en collaboration avec une équipe multidisciplinaire de l'hôpital de Béjaïa, créé l'année dernière, dans le cadre du Plan national anticancer (2015-2019).Une étude pilote qui sera également menée à Annaba, Batna et Laghouat dans l'espoir de l'étendre à l'échelle nationale d'ici 2019. Le choix du thème le cancer colorectal, par les autres, à savoir les maladies inflammatoires du colon, maladies du foie, l'endoscopie, souligne le Dr Oukaour Ali, vice- président de l'Association des gastroentérologues libéraux de l'Algérois, est défini selon l'actualité et à la demande des adhérents spécialistes et experts, car il s'agit, a-t-il rappelé, d'une formation médicale continue post-universitaire. Ainsi, le cancer colorectal touche de plus en plus de personnes et dans notre pays, on retrouve les cas plus ou moins jeunes.«Ce qui est quand même alarmant. Il est aujourd'hui impératif de mettre en place un programme national de prévention contre cette maladie notamment envers les personnes à risque et ce dans le cadre du plan cancer 2015-2019. Nous souhaitons être associés, car il faut savoir que 70% des patients sont pris en charge dans le secteur privé et nous appelons la CNAS à contribuer dans cette prise en charge, sachant que prévenir une maladie coûtera mois cher que son traitement», a tenu à préciser le Dr Oukaouret et d'appeler à la sensibilisation des médecins généralistes, le premier maillon de la chaîne, dans le diagnostic précoce de ce cancer évitable. Il estime que les médecins généralistes ont un grand rôle à jouer dans l'information et la sensibilisation de la population et ils doivent être tout aussi que nous partie prenante de toutes les actions qui doivent être menées par les pouvoirs publics.


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