Algérie

73 suicides en 2 ans, 44 en 2011 à Annaba



De notre correspondant à AnnabaMohamed Rahmani

Avec successivement 29 et 44 suicides pendant les années 2010 et 2011, Annaba se place parmi les wilayas les plus touchées par ce phénomène qui touche aussi bien hommes, femmes, jeunes et moins jeunes. Cet acte extrême dans lequel se réfugient les âmes en détresse est pourtant proscrit par la religion et que la société, dans toutes ses composantes, condamne. Ainsi durant l'année 2010 et selon les statistiques fournies par la Direction de la Protection civile, 61 interventions ont été enregistrées par ses services pour essayer de dissuader des candidats au suicide, de recourir à cet acte par lequel ils attentent à leur propre vie. Sur ces 61 interventions en présence de psychologues et de religieux, les agents ont pu sauver parfois in extremis 32 citoyens qui s'apprêtaient à se jeter du haut d'un pont, d'une passerelle ou d'un balcon, en plus de ceux qui ont avalé des produits dangereux et qui ont été très vite pris en charge par les services des urgences des hôpitaux. Ces derniers, restés pour la plupart instables, sont suivis dans des établissements spécialisés de crainte de les voir récidiver. Pour l'année 2011, les agents de la Protection civile ont pu, lors de 124 interventions, sauver 80 personnes, suite à des appels de citoyens présents sur les lieux. 44 citoyens ont donc péri en attentant à leurs propres vies, quittant ce monde dans lequel ils estimaient ne plus pouvoir vivre parce que confrontés à des situations qu'ils considéraient sans issue. Sur les 73 cas de suicide, le nombre d'hommes est 4 fois supérieur à celui des femmes, le milieu urbain est le plus touché avec près de 70% des cas. Les causes sont multiples et complexes : misère sociale, fragilité psychologique, drame familial, déceptions amoureuses (cas très rares) et surtout chômage et conditions de vie extrêmes. Le phénomène augmente dangereusement, puisque 15 cas de plus ont été enregistrés pendant l'année 2011, mais cela n'a pas inquiété les autorités, puisque officiellement, aucune étude sociologique n'a été lancée dans ces milieux fragiles pour déterminer les causes de ces suicides et leur multiplication et essayer d'apporter les solutions à même de réduire ces comportements. Les imams dans nos mosquées n'en parlent même pas et refusent de donner les derniers sacrements à ces personnes que la détresse et le désespoir ont poussés à un tel acte.


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