Algérie

72e partie



72e partie
Résumé : Tahar narre à son oncle la vision qu'il avait eue la veille du décès de sa mère. Son frère Saïd avait demandé après elle et cette dernière avait émis le souhait de quitter ce monde afin de le rejoindre.Mon oncle se remet à égrener son chapelet, en priant Dieu d'accorder Sa miséricorde à la défunte, et de nous aider à surmonter la dure épreuve par laquelle nous transitions.Il soupire et demande le pardon du Créateur pour tous les péchés que nous commettions quotidiennement dans ce bas monde, souvent, sans nous en rendre compte. Nous ne sommes que de pauvres créatures qui flanchent au premier coup de vent.Il revient enfin à moi et reprend ma main dans la sienne.-Mon fils, le message était très clair. Saïd avait pour mission de vous préparer tous à cette épreuve. C'était écrit. Il s'est d'abord adressé à toi, car tu étais le proche à transmettre ce message. Il ne voulait point t'alarmer. Il avait juste besoin d'une perche entre notre monde et le sien. Et toute cette verdure que tu avais vue, toute cette beauté qui l'entourait ne pouvaient être que celles d'un monde meilleur que le notre. Saïd, à l'instar de tous les martyrs, doit être au paradis, et si j'ose le penser, ta mère aussi. Elle est sûrement heureuse maintenant d'avoir retrouvé tous les êtres chers qui l'avaient quittée, en particulier ton jeune frère. Que Dieu me pardonne de m'être fait l'interprète d'une vision, que seul Lui avait ordonnée. On dit aussi que ce sont les êtres bénis qui y ont droit.-Ma mère est bénie. Elle a trimé toute sa vie pour le bonheur de sa famille et même des autres.-Et toi aussi tu l'es, mon fils. Tu es un être sensible, qui ne fait pas de mal même à une mouche. Tes intentions ont toujours été nobles et sincères.-Je ne suis pas aussi saint que tu le penses, mon oncle. Les artistes, comme moi, sont toujours un peu fous.-Cela n'a rien à voir, mon fils. Tu as hérité d'un don. Ce n'est pas permis à tout le monde d'hériter d'un don divin. En dehors de tes moments d'évasion, tu es un bon père et un bon époux.Il se rapproche un peu plus de moi pour me chuchoter à l'oreille.-Pour supporter une femme telle que Fadhéla, tu dois avoir un grand c?ur et un esprit bien large, mon fils.J'ébauche un sourire.-Et ma mère donc '-Ta mère ' Ta mère a pensé à ton bonheur. Elle a fermé les yeux sur beaucoup de choses. C'est cette abnégation et cette volonté qui ont toujours fait d'elle une femme exemplaire.-Alors, je n'ai pas rêvé. La vision était réelle.-Aussi réelle que tu m'entends et tu me vois. Durant le mois sacré, les démons sont enchaînés. Tu ne pouvais avoir reçu la visite de l'un d'eux.-Saïd semblait toujours jeune, beau et serein.-Bien entendu. Nous gardons toujours l'âge qu'on avait sur terre, lorsque nous trépassons. Je pense aussi qu'il était heureux à l'idée d'avoir auprès de lui sa petite maman. Elle aussi l'est maintenant. C'était son souhait, et il s'était exaucé. Une raison supplémentaire pour nous d'oublier le chagrin de sa disparition.Je me sentais comme soulagé après de tels aveux. Ma tristesse s'envola, et je pus même prétendre à quelques heures de sommeil, alors que 3 jours durant, je n'avais pu fermer l'?il.La vie reprend son cours normal. L'été passe, et les enfants reprirent le chemin de l'école. Ma femme voulait prolonger ses vacances. Elle prend un arrêt de travail de deux semaines, et se rend chez ses parents, en nous abandonnant à notre sort, les petits et moi. Le moins que l'on puisse dire est que j'étais dépassé.(À suivre)Y. H.


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