Les praticiens privés de la santé seront dans un avenir proche concernés par l’obligation de notifier les IST/VIH sida et les maladies à déclaration obligatoire (MDO) qui sont au nombre de 32. Des textes de lois seront prochainement élaborés en ce sens. Jusque-là ces médecins ne se plient pas systématiquement à la formalité. Ceci est la conséquence de la faille du système de notification des MDO datant de 1990, aujourd’hui dépassé, selon les praticiens de la santé réunis hier à l’hôtel El-Marsa de Sidi Fredj pour débattre précisément de la refonte de ce système qui implique une restructuration des services d’épidémiologie et de médecine préventive.
Lors de cette rencontre, on apprendra que l’Algérie compte 700 cas de sida déclarés dont 120 séropositifs. La situation n’est pas jugée alarmante par les spécialistes mais si les problèmes de délinquance juvénile persistent, la tendance peut s’aggraver, de l’avis des spécialistes qui notent dans le même temps que 9% de la population affectée par le virus du sida meurent en Algérie, contre 100% avant 1998. C’est que les moyens de prévention ont été améliorés. Et la baisse sensible de la mortalité est le résultat de l’identification précoce ainsi que la déclaration de cette pathologie et son dépistage assurés par 54 centres répartis à l’échelle du territoire national.
Mais en matière de prévention, on ne fait jamais assez. C’est le message livré par le chef de cabinet du ministère de la Santé, M. Merouane qui a ouvert les travaux de la rencontre au cours de laquelle il a souhaité l’implication de tous, de l’identification de la pathologie à son suivi régulier. Pour ce faire, la réorganisation du système de notification des MDO de sorte à rendre obligatoire l’implication de toutes les parties concernées - y compris les privés dans le processus - s’impose.
« L’actualisation de ce système-là suppose une nouvelle approche qui permettra une meilleure prise en charge de certaines pathologies tels le virus du sida, les hépatites et d’autres infections émergentes et réémergentes, d’autant plus que d’ici la nouvelle année le réseau intranet sera généralisé pour toutes les maladies à déclaration obligatoire », a indiqué le responsable du ministère qui précise que les réseaux sont déjà connectés au réseau. Et que les maladies transmissibles sont à l’origine de 30% de la mortalité.
Le président du comité national de lutte contre le sida, le professeur Dif, déclarera qu’au delà de la prise en charge thérapeutique, le sidéen a besoin d’un suivi psychologique et du soutien de la société et de la compréhension de son entourage. D’autant que parmi les personnes atteintes en Algérie, il y a des enfants et bébés orphelins. Ce qui rend davantage urgent l’impératif de la déclaration de la pathologie.
Le professeur Dif s’est adressé aux présents sur un ton volontairement émotionnel avec l’ardent souhait de voir la société civile et les pouvoirs publics se mobiliser pour cette catégorie de malades, notamment les sidéens, qui subissent, en plus de leur sort, l’opprobre et l’hostilité du milieu environnant. L’aide souhaitée devrait être, selon les voeux du président du comité national de lutte contre le sida, sous la double forme de la compassion mais aussi de la participation financière car la thérapeutique revient cher.
Posté Le : 29/11/2006
Posté par : hichem
Ecrit par : Omar S.
Source : www.quotidien-oran.com