Algérie

«70% des activités médicales doivent revenir au secteur public»



«70% des activités médicales doivent revenir au secteur public»
Evoquant la tenue des assises, prévue aujourd'hui, le responsable a estimé que tous les acteurs dans le monde de la santé et les citoyens ont compris qu'il existe une multitude de problèmes de gestion et d'organisation dans le secteur, auxquels il faut remédier en urgence.«Les spécialistes, les praticiens de la santé et même les citoyens savent qu'il y a des problèmes dans le secteur de la santé, il y a une véritable crise dans ce secteur, une crise multidimensionnelle», a-t-il déploré. Et d'ajouter : «Nous avons toujours demandé à ce que les acteurs de la santé et les professionnels se rencontrent afin de discuter de l'état actuel du secteur et donner des recommandations au gouvernement.» M. Berkani a estimé que les assises régionales de la santé ont abouti à des recommandations qui seront discutées lors des assises nationales, pour essayer de faire avancer les choses et «remettre la santé sur les rails». Pour cela, M. Berkani a évoqué plusieurs démarches et processus qui pourraient aider à améliorer le système de santé en Algérie. Des démarches concernant essentiellement la loi portant code de la santé instaurée en 1985, qui, selon le responsable, nécessite aujourd'hui «d'être réformée, améliorée et mise à jour». La loi de 1985 a été instaurée dans des conditions difficiles selon M. Berkani. «Oui, il n'y avait pas assez de médecins. La loi en elle même est sous la responsabilité du pouvoir politico-administratif», a-t-il poursuivi. L'amélioration du secteur passe aussi par «la restructuration du secteur public pour qu'il puisse répondre aux besoins des citoyens. Il faut revoir une multitude de choses aussi, tel que le statut social des praticiens de la santé. Leur niveau, la formation, la place du secteur privé dans la santé etc...» Les assises permettront aux professionnels et aux principaux acteurs de la santé de soulever les vrais problèmes du secteur et faire des recommandations précises. Ces recommandations porteront, selon le responsable, sur «le statut du médecin» et sur la nécessité d'«inscrire les Ordres médicaux dans la loi, car les Ordres médicaux sont des partenaires des pouvoirs publics». Pour M. Berkani, il est impératif aujourd'hui de remettre la santé au centre du débat, et au centre de la politique du pays. Toujours selon ses propos, le gouvernement doit s'emparer, après ces assises, des problèmes de la santé dans le cadre de l'intersectorialité. «Plusieurs ministères sont concernés par l'amélioration du système de santé, tels le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, et celui de l'Intérieur qui doivent jouer pleinement leur rôle pour améliorer les choses.» Il faut définir le rôle de chacun pour aller vers un système de santé performant. Evoquant l'émergence du secteur privé dans le domaine de la santé, M. Berkani a estimé que «le secteur privé a le droit d'exister, mais le secteur public doit être le secteur commandeur. 70% des activités de santé doivent revenir à l'Etat, le privé doit être un secteur de déchargement, afin de soulager le secteur public et apaiser la pression qui pèse sur les hôpitaux publics». Revenant sur les raisons de la dégradation du secteur, le président de l'Ordre national des médecins a estimé que «les pouvoirs publics n'ont pas pris les choses en main depuis des années, c'est pourquoi le secteur de la santé est dans cet état. Il faut que les gestionnaires des hôpitaux soient mieux formés sur le plan administratif. Il faut leur donner la possibilité de décider». Concernant le budget alloué au secteur, M. Berkani a indiqué que «l'Etat a beaucoup investi financièrement dans la santé. Certes, c'est un secteur budgétivore, et pourtant nous sommes loin du budget alloué à la santé dans d'autre pays. Il faut contrôler les dépenses et que celles-ci soient faites de manière efficace». Pour mieux gérer les dépenses au niveau des hôpitaux et mieux financer le secteur,M. Berkani a affirmé qu'il est aujourd'hui nécessaire de «rattacher le secteur de la sécurité sociale à celui de la santé, il faut créer d'autres moyens de financement». La décentralisation de l'administration est aussi une condition impérative pour améliorer la gestion des hôpitaux, la prise de décisions doit se faire sur le plan régional selon lui. «Il faut donner la responsabilité aux gestionnaires, leur donner le pouvoir de décider au niveau de leurs hôpitaux et pas toujours se référer à l'administration centrale pour différents dossiers.» Sur un autre plan, M. Berkani a estimé que la prévention est primordiale. S'exprimant sur le cas des patients cancéreux en Algérie, il a estimé que la prévention et le dépistage précoce pourraient diminuer les cas de cancer. Concernant les nouveaux centres anticancéreux, il a affirmé que ces derniers vont alléger la pression qui pèse sur la capitale. La construction denouveaux hôpitaux répondant aux normes internationales et quiréunissent toutes les conditions nécessaires est aussi au centre des préoccupations des spécialistesa-t-il relevé.A. K.




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