«Le syndrome hollandais» qui signifie un délaissement des autres secteurs productifs en raison de l'existence d'une confortable rente provenant des hydrocarbures s'avère une menace pour l'économie nationale contre laquelle M. Djerrad, cadre fiscaliste, met en garde.Lors du débat au forum d'El Moudjahid sur la fiscalité et le développement, cet expert a rappelé hier que «70% des ressources de la fiscalité nous proviennent des hydrocarbures». «La rente pétrolière a fait baisser la productivité des autres secteurs», prévient-il. M. Djerrad donne quelques chiffres sur la dépendance de l'économie algérienne vis-à-vis du pétrole et du gaz-des chiffres déjà connus-appelant à faire de cette ressource une «bénédiction et non une malédiction», c'est-à-dire «financer l'emploi et la création de richesse au lieu des infrastructures exclusivement». C'est donc la manière d'utiliser cette rente qui est à discuter.Ce dernier nous invite, à ce titre, à une analyse des dispositions de la loi de règlement budgétaire de 2008, publiée dans le journal officiel et qui a montré, dit-il, «une insuffisance dans la réalisation des investissements prévus dans le budget d'équipement» qui atteignent 1 à 10% selon le cas au moment où le budget de fonctionnement dépasse les 100%.Parmi les exemples de l'utilisation de la rente, dans les années 80, avec un prix de pétrole atteignant des records autour de 40 dollars, le gouvernement a utilisé cette manne pour couvrir «les besoins sociaux» des populations, disent les invités du forum d'El Moudjahid.Il n'est de secret pour personne que les hydrocarbures en Algérie, c'est entre «30 et 50% du PIB, 98% des recettes d'exportations du pays». «C'est énorme», reconnaît-onUn autre expert, Khaled Boukhlifa, ancien cadre au ministère de l'Energie, a essayé de compléter par quelques informations sur le système fiscal appliqué au secteur des hydrocarbures. A partir de 2000, «c'est un nouveau dispositif qui est mis en œuvre», explique-t-il. L'Algérie appliquait un taux de 2,5% pour la redevance sur la production et ce «quelle que soit la capacité du gisement». En 2006, une nouvelle taxe sur les superprofits fut instaurée pour toucher toutes les compagnies pétrolières et ce lorsque le cours du pétrole dépassait les 30 dollars car «les contrats étaient signés à un moment où les cours étaient à 10 dollars», alors qu'ils atteindront par moment plus de dix fois ce montant.Par ailleurs, les deux experts considèrent que l'Algérie avait fait un choix propre dans la manière de gérer ses excédents pétroliers en créant le Fonds de régulation de recettes qui servira au financement de plusieurs programmes de développement et au remboursement de la dette.
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Posté Le : 20/04/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : K. Daghefli.
Source : www.horizons.com