Algérie

70 ans après son déclenchement La flamme de Novembre toujours vivace




Publié le 02.11.2024 dans le Quotidien l’Expression
Le développement économique et l’épanouissement social sont autant de défis que l’Algérie nouvelle doit relever.
Une insurrection armée contre l’ordre colonial.
Soixante-dix ans après le déclenchement de la Révolution de Novembre, l'Algérie garde toujours la flamme novembriste à l'aune du retour de l'esprit néocolonial dans le monde. Novembre 1954 est un roman homérique des temps modernes.
Ce fut un sacrifice suprême digne des épopées racontées de par l'histoire. La France coloniale pensait dompter ce peuple et l'effacer une fois pour toutes de la géographie et de l'histoire. Hélas! pour elle, elle qui croyait que l'Algérie est considérée comme l'un des départements ralliés à l'empire de France d'une manière définitive.
Novembre, qui était le prolongement historique des soulèvements populaires depuis l'Émir Abdelkader jusqu'à ceux d'El Mokrani et de Boumaza, a eu l'écho tonitruant face à des comportements coloniaux abjects et ignominieux d'un colonialisme des plus barbares qu'avait connu l'humanité dans son histoire moderne.
Les hommes de Novembre 1954 avaient pris le «risque» de mener une grande aventure d'une insurrection armée contre l'ordre colonial pour déboulonner la France. Ce «risque» qui était justifié, c'est-à-dire il y avait une raison objective qui consistait à transcender l'impasse et la crise du mouvement national, ne pouvait être une sorte d'exercice à la portée de main de celui qui veut; bien au contraire, c'était un acte très difficile et dangereux qui impliquait l'existence de ceux qui avaient la Révolution et l'indépendance du pays à coeur. L'épopée s'est exprimée par un petit groupe de jeunes dont les représentants officiels du Mouvement national les ont qualifiés de «gamins», surtout la direction du PPA-MTLD qui vivait une crise profonde en son sein. Novembre a pu émerger de cette crise du mouvement national pour remettre les pendules à l'heure et replacer la priorité des Algériens, à savoir le préalable de l'indépendance nationale et, cette fois-ci, par les armes et non pas par l'occupation de l'espace et la tribune parlementaire pour faire entendre la voix des militants du deuxième collège quant à leur droit à l'autodétermination via la solution politique et électorale qui a participé dans l'embourgeoisement de l'élite du Mouvement national, en général, et du PPA-MTLD, en particulier.
Novembre 1954 est une rupture avec le Mouvement national de cette époque qui était profondément plongé dans une approche assimilationniste visant à sacrifier la démarche indépendantiste pour le compte d'une Algérie intégrée dans le giron de la Fédération française. Cette rupture a été scellée par une loi de l'histoire, c'est la violence révolutionnaire. L'histoire a toujours fonctionné et évolué ainsi, elle a toujours pu et su résoudre ses contradictions par le recours à la violence. Novembre comme doctrine et conviction s'est doté des armes de fortune au début pour déclarer le divorce avec l'ordre colonial et prétendre à l'indépendance du pays et le recouvrement de sa souveraineté.
Le 1er Novembre 1954 était le moment fatidique d'une nouvelle page d'histoire qui allait s'ouvrir pour l'Algérie en tant que nation en marche pour sa gloire. Les hommes et les femmes de Novembre ont cru en leur «aventure» qui a libéré le pays en le hissant au rang d'un État moderne dans le concert des nations au niveau international.
Le 1er Novembre reste toujours un message et une flamme qui continue à inspirer les héritiers des chouhada et les moudjahidine de l'Algérie victorieuse et résistante.
La Révolution nationale est une boussole qui indique le vrai sens quant à la consolidation de l'unité nationale et de la cohésion de tous les Algériens autour de leur souveraineté et indépendance. Un des défis majeurs qui se dressent à l'Algérie, c'est bien le défi de la préservation de l'indépendance et de la souveraineté nationales.
L'Algérie est devenue une puissance régionale, ce statut nécessite plus d'efforts pour sauvegarder l'autonomie du pays et ne pas tomber dans des approches de dépendance à des puissances mondiales dont l'objectif est la mainmise et la domination. Le développement économique et l'épanouissement social sont autant de défis que l'Algérie nouvelle doit réaliser pour honorer le serment des chouhada et s'inscrire toujours dans le processus de Novembre.

Hocine NEFFAH



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