Algérie

7 ans de prison pour le sénateur de Tipasa



Cette affaire avait défrayé la chronique l'été dernier, surtout que ses collègues du Conseil de la nation s'étaient solidarisés pour réclamer l'impunité...Le verdict est tombé: le sénateur Malik Boudjouher a été condamné à 7 ans de prison ferme et interdit d'exercer de hautes fonctions, assortis d'une amende d'un (01) million de dinars! En effet, le tribunal de Tipaza a prononcé, hier, en audience publique, une peine de 7 ans de prison ferme contre ce membre du Conseil de la nation pour corruption. «L'accusé Boudjouher Malik a été condamné à une peine de 7 ans de prison ferme avec interdiction, pour une durée de 5 ans, d'exercer de hautes fonctions ou de se porter candidat à un poste politique, assorti d'une amende pour «obtention de privilèges indus et abus de pouvoir», a soutenu la juge Radia Benghezal, sous les applaudissements de la salle d'audience. Néanmoins, ce sénateur a été acquitté de l'accusation «d'abus de fonction». Le tribunal de Tipasa a également acquitté deux prévenus, accusés de «privilèges indus» et ordonné la restitution de leurs véhicules saisis le 14 août dernier par la police judiciaire, lors de leur arrestation avec le principal accusé. Ces derniers avaient en leur possession 2 millions de DA versés par la victime, en contrepartie de la facilitation de procédures de régularisation du dossier de réalisation illicite d'un projet touristique dans la région de Ouzakou, à Chenoua. Le représentant du ministère public avait requis le 28 avril dernier 8 ans de prison ferme à l'encontre du principal accusé et 6 ans de prison ferme pour deux autres prévenus, après l'ajournement de l'affaire à deux reprises (14 et 21 avril derniers). La présidence du tribunal avait rejeté, lors du procès du sénateur, les moyens de défense concernant la nullité des procédures de poursuite, présentés par la défense de l'accusé principal, arguant qu'il s'agissait d'un membre du Conseil de la nation qui jouissait encore de l'immunité parlementaire. Dans sa plaidoirie, le procureur de la République adjoint, Mohamed Khiar a souligné que l'accusé devait, de par son appartenance à un pouvoir législatif, être plus soucieux du respect de la loi, mais les faits sont avérés et démontrent son implication dans cette affaire, au titre de laquelle il est poursuivi pour «obtention de privilèges indus» et «abus de pouvoir et de fonction». Il faut rappeler que l'accusé est en détention provisoire depuis le 14 août dernier. Cette affaire avait défrayé la chronique, l'été dernier, puisque ce sénateur du Rassemblement national démocratique (RND), rayé par la suite des rangs du parti, avait été pris en flagrant délit. Un guet-apens lui avait été tendu par les forces de l'ordre et un investisseur local auquel ce sénateur voulait extorquer de l'argent. Il lui avait demandé des pots-de-vin, moyennant quelques interventions pour débloquer son projet. Toutefois, ce qui avait le plus choqué l'opinion publique est le mouvement de solidarité des collègues de l'inculpé qui réclamaient l'impunité! Avec ce verdict, la justice aura donc triomphé, en attendant qu'elle fasse de même avec le reste des sénateurs soupçonnés de corruption...


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