Algérie

6ème Sommet de l’ASEM



Terrorisme, Islam et Palestine Les chefs d’Etat et de gouvernement de 38 pays d’Europe et d’Asie réunis à Helsinki pour le 6e sommet de l’ASEM ont rendu hommage, hier, aux victimes du 11-Septembre, cinq ans jour pour jour après les attentats de New York et Washington. Cette condamnation générale du terrorisme n’a pas empê-ché une partie des participants de prendre leurs distances avec la «guerre contre le terrorisme» menée par l’administration Bush. Debout en arc de cercle, les dirigeants ont observé une minute de silence au début de la deuxième séance de travail du sommet, en hommage aux 2.973 personnes tuées lors des attentats. Les chefs d’Etat et de gouvernement ont ensuite embrayé sur le «décalage entre les cultures et les civilisations», thème retenu pour cette séance de travail. «Ces attentats odieux montrent clairement que le terrorisme est une menace pour tous les Etats et tous les peuples», a déclaré la présidence finlandaise de l’Union européenne. «Aucune cause, aucune revendication, ne peut justifier des actes de terrorisme.» L’Europe «est plus déterminée que jamais à s’attaquer aux causes et aux conséquences du terrorisme mondial», a assuré le président de la Commission José Manuel Barroso. Le Premier ministre japonais, Junichiro Koizumi, a remarqué que le terrorisme «continuait à être plus que jamais une menace pour l’humanité». Cette condamnation unanime n’a pas empêché plusieurs responsables asiatiques et européens de s’interroger sur les causes profondes du terrorisme, et de s’inquiéter des conséquences de la guerre menée cet été par Israël au Liban. Une guerre dirigée contre l’Islam Le Premier ministre malaisien, Abdullah Badawi, a ainsi craint dans des propos rapportés par l’agence finlandaise STT que «les récents excès commis pendant les attaques sur le Liban» n’alimentent le terrorisme international et que ce dernier «s’étende à des pays et des régions aujourd’hui épargnés». «Nous devons réaliser que les musulmans, à travers le monde, compatissent avec les souffrances de leurs co-religionnaires en Afghanistan, en Irak, au Liban et en Palestine», a poursuivi M. Badawi. «Ils voient les souffrances de ces pays comme le résultat d’une agression contre les pays musulmans et d’une persécution des musulmans.» M. Badawi s’est inquiété du «fossé croissant» entre l’Islam et l’Occident. De nombreux musulmans «ont l’impression, d’une certaine façon, que la guerre contre le terrorisme est dirigée contre l’Islam», a-t-il dit. La cause palestinienne Le président indonésien, Susilo Bambang Yudhoyono, a pour sa part expliqué le terrorisme par deux causes, la question palestinienne et la pauvreté. Jacques Chirac a dit «comprendre» ces analyses. «L’écart de développement entre les populations pauvres et riches devient insoutenable», a estimé le président français. Il a reconnu «la sensibilité» de la question des identités dans la mondialisation et «le sentiment d’humiliation où se trouvent de nombreux peuples dans le monde à cause de son mode de fonctionnement actuel». Il a plaidé une nouvelle fois pour une reconnaissance des «besoins spécifiques des pays pauvres» dans les négociations commerciales internationales et pour la mise en place de financements innovants du développement. Meriem Ghezzal


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