Algérie

6ème session du CC du FLN : Les contestataires déposent plainte contre Belkhadem



Le secrétaire général du FLN est arrivé, hier, à l'hôtel Ryadh et a repris les travaux de la session du CC sous les applaudissements d'une salle pratiquement pleine.
Il est arrivé sur les lieux vers 9h20. Une haie d'honneur lui avait été constituée par les militants devant le portail d'entrée. Il descendra de la voiture sous les applaudissements, les youyous et les acclamations « FLN djabhatouna (notre front), Belkhadem aminouna (notre secrétaire général)». Dès son entrée dans la salle, il a procédé l'élection du bureau de présidence de la session du CC et a prononcé un long discours.
C'est à ce moment là qu'il a été permis aux journalistes d'entrer à l'hôtel, dans la salle et même de circuler librement dans toute la bâtisse qui abritait la réunion et plus tard les commissions de travail. « Permettez-moi de rendre hommage au peuple algérien (…) pour sa volonté de construire des institutions fortes et continuer des réformes et un développement dans la paix et la stabilité », a dit le SG en premier. Il évoquera le 50ème anniversaire pour souligner que « le peuple a choisi sciemment le FLN pour lui donner la majorité dans les législatives, pour préserver son indépendance et pour prouver son attachement au symbole de sa liberté, titre de sa souveraineté ». Il a aussi lié «ce choix du peuple» aux crises qui secouent un grand nombre de pays et les ingérences et interventions étrangères.
Le SG réitère « l'obligation du devoir de mémoire, de la conscience et de la morale ». Il estime que « ceux qui ont commis les crimes d'une colonisation horrible devraient avoir honte et devraient reconnaître leurs fautes et demander pardon à leurs victimes ». Il pense que « la plus facile de nos obligations envers notre peuple et nos martyrs est de demander à la France de présenter des excuses officielles pour ses crimes coloniaux ». Il évoquera alors « les sacrifices des membres de l'ANP et des services de sécurité durant la tragédie nationale », et saluera « les initiatives du président de la République de la concorde et la charte nationale ».
« DES ELECTIONS SOUS L'ŒIL SCRUTATEUR D'OBSERVATEURS NATIONAUX ET INTERNATIONAUX»
Belkhadem aborde le volet des législatives pour la tenue desquelles, a-t-il noté, « il a été demandé un contrôle stricte par les institutions nationales et aussi des observateurs internationaux ». Tout en rappelant qu'elles ont eu lieu sous « l''il scrutateur de la communauté internationale», le SG du FLN estime qu'après ces élections « l'Algérie trébuche mais nos institutions ont tenu à ce qu'elles soient transparentes, crédibles et honnêtes ». Il affirme que « le FLN ne courait pas après ce témoignage de la communauté internationale parce qu'on fait confiance à notre peuple et à nos électeurs, d'autres qui nous couraient après ». Belkhadem a rappelé que « j'ai déjà déclaré à la presse que le FLN, ses cadres, ses militants, ses responsables resteront en position de leadership dans le pays et ce pour les 20 prochaines années à venir ». Il estime que « les militants fidèles ne sont pas prêts à donner procuration à d'autres pour gérer à leur place, sans ça, ce serait un reniement du passé du parti et de son histoire et de sa place dans le pays et du serment des chouhada ». Il est convaincu que « notre parti restera leader malgré les difficultés, les problèmes et le reniement de certains de ses enfants ».
C'est par ces propos que le SG a quelque peu mentionné dans son discours la référence à la contestation qui le secoue. « Malgré tout ça, le peuple a affirmé par son choix que seul le FLN est capable d'être à l'avant-garde du pays ». Il fait savoir que « malgré le contrôle et la surveillance interne et externe, le FLN s'en est sorti renforcé ». Pour lui, « la défaillance de certains de ses militants n'a pas empêché la base de travailler fidèlement ». Il affirme être « prêt à trancher toutes les questions dans la transparence, pour le bien du parti ». Belkhadem souligne que « les 6 militants qui se sont présentés sous la bannière d'autres partis sont statutairement exclus et les deux ministres (Khaldi et Kara) ont leur qualité de membre gelée parce qu'ils ont refusé de passer devant la commission centrale de discipline ».
ELECTIONS LOCALES ET REVISION DE LA CONSTITUTION
Le SG dira à propos des élections locales que « j'attends de tous les cadres, responsables, élus des assemblées, du parti de prendre en considération ce rendez-vous décisif. On doit être à la mesure de la lourde responsabilité que le peuple nous a confiée ». Il est persuadé que « le peuple a cru à la crédibilité du discours du FLN malgré la concurrence de ceux qui lui ont vendu des illusions ». Il dira à propos des réformes politiques engagées qu'elles le sont « pour plus de liberté, de démocratie et de bonne gouvernance, sans pour autant passer par le désordre ou par un printemps qui montre qu'on est en plein hiver ». Persuadé de la victoire du FLN aux prochaines locales, Belkhadem rappelle la révision de la Constitution « à laquelle notre parti a toujours appelé ». C'est dit-il « une responsabilité historique qui se traduira conformément aux principes et orientations du FLN ». A « ceux qui doutent de la crédibilité des résultats des législatives, qu'on refasse les comptes des bulletins. Ils ne veulent même pas à ce qu'on soit dissous mais ils veulent nous enterrer sans prière funéraire », a-t-il indiqué. « Ils avaient en main tous les moyens de contrôle et de surveillance du scrutin, étaient présents dans tous les bureaux de vote, ils se sont accaparés la commission de surveillance, demandaient des observateurs étrangers, mais quand le peuple a dissous leurs rêves, ils nous accusent de fraude ». Il promet à l'attention des contestataires que « ni aujourd'hui ni demain, il n'y aura un FLN bis, même pour nos frères qui sont contre nous, on a recouru au CC, on leur a demandé de transmettre leur liste devant huissiers conformément aux statuts et règlement intérieur du parti ». C'est sous les applaudissements, youyous et autres slogans de gloire que le SG du FLN a prononcé son discours. Trois commissions ont été installées hier (politique générale, organique, finances). Leurs rapports devront être adoptés en plénière. Belkhadem vient de gagner une dure bataille. Ses adversaires veulent cependant continuer les hostilités et veulent l'attaquer sur un autre front. Après qu'il s'est réuni hier à la coordination du 1er mai, le groupe des contestataires a, en effet, décidé de saisir le ministère de l'Intérieur et de déposer plainte contre Belkhadem devant la justice pour « violation des statuts et du règlement intérieur du parti ».




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