Algérie

69e anniversaire du déclenchement de la Guerre de Libération nationale L’acte fondateur de l’État


69e anniversaire du déclenchement de la Guerre de Libération nationale L’acte fondateur de l’État
Publié le 31.10.2023 dans le Quotidien l’Expression
L’insurrection du 1er Novembre 1954 a vu le jour après un processus de maturation révolutionnaire.

L'épopée du 1er Novembre 1954 continue à émerveiller l'humanité et son histoire contemporaine. Cette grande révolution qui a marqué le XXIème siècle en réduisant tout un empire colonial à une espèce de «géant aux pieds d'argile», s'est manifestée comme le prolongement de toutes les luttes et les résistances qui ont jalonné l'histoire de l'Algérie pendant la période coloniale française, de 1830 à 1962. Les historiens gagnés à la cause coloniale française pensaient dur comme fer que le sort de l'Algérie a été scellé d'une manière définitive dans le giron de l'empire colonial français en sa qualité de département inféodé à la France. Ce fétichisme alimenté par les historiens de la «Restauration», s'est vu détruit par les lois de l'histoire et sa dialectique.
C'est le cas du gouverneur général, Roger Léonard, qui soulignait, le 3 mai 1954, c'est-à-dire cinq mois avant le déclenchement de l'insurrection du 1er Novembre que
«l'Algérie, cet ensemble de départements français avait connu depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale de profondes réformes qui ont appelé tous les habitants de ce pays à la citoyenneté française. Le statut de l'Algérie de 1947, qui représente un équilibre «heureux» entre les nécessités d'un certain particularisme et notre désir d'intégration, en marque la dernière étape».
Cette imposture de trop à propos d'un semblant d'intégration a été démentie par les événements survenus lors de la Toussaint rouge de 1954. C'est là une gifle aux historiens zélés de l'approche coloniale et leur idéologie raciste et ségrégationniste.
La crise
Le 1er Novembre 1954 n'est pas le produit du hasard, il est le fruit d'une décantation qui s'est faite pendant des décennies avant qu'il ne se cristallise comme un nouveau processus révolutionnaire visant à déboulonner le colonialisme français en bonne et due forme, comme ultime solution pour permettre à l'Algérie d'accéder à son indépendance et à sa souveraineté, comme toute nation qui se respecte.
L'Histoire, avec un grand «H» a remis en cause toutes les élucubrations fomentées par lesdits historiens dont la falsification de l'histoire et la propagation de mensonges constituaient leur alpha et leur oméga, s'est bien démarquée d'eux et de leurs écrits émanant d'injonctions et de diktats imposés par leurs maîtres. L'insurrection du 1er Novembre 1954 a vu le jour après un processus de longue haleine qui a caractérisé le Mouvement national depuis les années 40 du siècle dernier et l'impasse dont il est devenu l'otage, en raison des luttes de leadership et de la crise structurelle qui frappait de plein fouet le parti de Messali Hadj, à savoir le PPA-MTLD qui s'est soldée par la dissolution de ce dernier lors de la crise du comité central et des adeptes de Messali. Le MNA a vu le jour comme prolongement de la crise face à la détermination des membres du comité central «Centralistes», qui, à son tour, avait provoqué un blocage quant au règlement rapide de la crise organique du PPA-MTLD. Le 10 octobre 1954, les jeunes loups du PPA-MTLD, à l'image de Mohamed Boudiaf, Larbi Ben M'hidi, Krim Belkacem, Mostefa Benboulaid et les autres ont décidé d'asseoir une nouvelle démarche organique révolutionnaire pour dépasser la crise du PPA-MTLD et préparer les conditions objectives pour le recours à l'insurrection armée afin de déloger le colonialisme français et permettre au pays d'accéder à un État souverain et indépendant.
Le génie
Le Comité révolutionnaire pour l'unité et l'action, CRUA, a vu le jour. Il a été constitué de la majorité des membres de l'Organisation spéciale l'(OS). C'était le noyau qui allait constituer l'Armée de Libération nationale (ALN) dont le déclenchement de la Guerre de Libération nationale était plus que déterminant et prépondérant. Le but de l'insurrection a été étayé clairement et d'une manière concise dans la Déclaration du 1er Novembre 1954 qui insistait sur le préalable de «l'Indépendance nationale avec ses éléments qui le sous-tendent, à savoir la restauration de l'État algérien souverain, démocratique et social, dans le cadre des principes islamiques. Le respect de toutes les libertés fondamentales sans distinction de race et de confession».
Le génie qui s'est manifesté dans la Déclaration du 1er Novembre 1954 réside dans la perspicacité du groupe restreint qui a rédigé la mouture historique du 1er Novembre surtout en matière d'objectifs intérieurs qui stipulaient que «l'assainissement politique par la remise du Mouvement national révolutionnaire dans sa véritable voie et par l'anéantissement de tous les vestiges de la corruption et du réformisme, cause de notre régression actuelle.
Rassemblement et organisation de toutes les énergies saines du peuple algérien pour la liquidation du système colonial». Cette approche unificatrice et fédératrice des forces vives de la nation créée par le 1er Novembre 1954 est plus que jamais d'actualité aujourd'hui, en novembre 2023, dans la perspective de rassembler toutes les énergies patriotiques pour asseoir les jalons d'un cadre qui enclenchera le sursaut patriotique salvateur tant attendu pour renforcer le front interne et consolider la cohésion nationale.
Hocine NEFFAH

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