Publié le 26.03.2024 dans le Quotidien l’Expression
Connu sous le pseudonyme de «Bezouiche», Brik Mohamed, natif de Tébessa était un disciple du héros de la révolution.
Revenu au maquis, après s'être évadé de la prison d'El Koudia, à Constantine, en novembre 1955, avec plusieurs autres détenus, dont Tahar Zbiri, et ce grâce à la complicité d'un gardien de prison, Mostefa Benboulaïd est tué le 22 mars 1956 avec un de ses proches collaborateurs, Abdelhamid Lamrani (le frère de Laïd) à la suite de l'explosion d'un poste radio piégé parachuté par l'armée française. Voilà donc 68 ans, disparaissait l'une des figures emblématiques de la révolution qui a été marquée durant sa vie, par l'oppression et l'injustice que subissait alors le peuple algérien.
Mostefa Benboulaïd comptait parmi les rares militants nationalistes qui avaient tâté le pouls profond du peuple et pris la décision de planifier et de déclencher la révolution libératrice. «La vie de ce chahid, comme celles de ses pairs, dans le mouvement nationaliste, mérite d'être étudiée», nous a confié l'un de ses disciples, Brik Mohamed connu sous le pseudonyme de «Bezouiche», natif de Tébessa. Un ancien moudjahid qui a fini par prendre sa retraite et réside actuellement à Alger, que nous avons rencontré par chance, lequel nous a surtout parlé d'un homme plein de vie et de confiance pour libérer le pays. Notre interlocuteur qui a accepté de nous rendre visite aux locaux de L'Expression, à Constantine, lors d'une visite, confie qu'il a rejoint le maquis en 1955 avant la disparition de Benboulaid après avoir accompli une opération et récupéré une arme. Il a été placé sous les commandes du chahid, dira-t-il, et durant cette courte période il ne l'a jamais quitté. Il nous a parlé d'un homme généreux et déterminé. Un homme sérieux qui croyait en la liberté et décidé à aller au bout de ses convictions. Il a décrit un homme pieux et sincère, avec le profil d'un révolutionnaire incomparable. Pour notre interlocuteur Mostefa Benboulaïd était son idole. Il avait beaucoup appris de lui pour pouvoir continuer le combat aux maquis de Tébessa, Souk Ahras, Batna, Tizi Ouzou et Khenchela, où il a participé à des accrochages. Brik, qui se considère comme l'élève de Benboulaïd a été blessé plusieurs fois mais aura la vie sauve pour servir, le pays après l'indépendance et a décidé enfin de prendre sa retraite et aujourd'hui il souhaite transmettre ce qu'il sait aux générations futures afin, dira-t-il, d'«éclairer les jeunes pour qu'ils ne se désintéressent pas de l'histoire et des sacrifices de ces hommes pour l'émancipation du pays». Pour lui, «c'est important de parler de ces hommes comme Moustefa Benboulaïd et ses pairs, qui ont écrit l'histoire et n'ont jamais failli à leur devoir envers la patrie et le peuple». Notre interlocuteur a souhaité dire que «tout ce qu'il a su faire durant la Guerre de libération nationale et son expérience, il le doit a cet homme dont la mort demeure quand même un mystère», car, ajoute-t-il « personne ne sait encore comment l'armée française a pu parachuter un poste radio avec une bombe».
Quand bien même, ajoute-t-il, «nous devons transmettre le vécu de cet homme et de ses semblables aux générations montantes pour qu'elles en tirent les enseignements». L'évasion du chahid de la prison est en effet, en elle-même, un enseignement de par sa vie aux maquis et sa détermination à obtenir la liberté et l'indépendance totale du pays.
Ikram GHIOUA
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Posté Le : 27/03/2024
Posté par : rachids