Algérie

68e partie


Résumé : Après le décès de son mari, Yasmina perdit le goût de vivre. Longtemps, elle refuse d'entendre raison. Seule la naissance du bébé la réconforte quelque peu. Mais elle sait que désormais rien ne sera plus comme avant.Malek et Farid apprécièrent le geste et lui affirmèrent qu'ils seraient désormais les hommes de la famille et s'occuperaient d'elle et de leur petit frère. Attendrie et amusée, Yasmina répliquera :
-Mais vous êtes vous-mêmes encore des enfants, mes petits.
Malek qui arborait une moustache naissante lance d'un air triste :
-Certes, mais nous n'avons plus notre papa et nous estimons qu'il est de notre devoir de prendre en charge notre famille jusqu'à ce que les choses deviennent plus claires pour nous.
-Comment cela ', demande Yasmina en fronçant les sourcils.
Malek dandine sur ses pieds avant de répondre :
- Nous pourrons toujours demander du travail au port, Farid et moi, pour subvenir à nos besoins.
Yasmina se redresse sur son lit.
-Jamais !, s'écrie-t-elle. Jamais je ne vous laisserai abandonner vos études pour courir dans les coulisses du port et mendier un misérable travail de porteur ou de docker. D'ailleurs, vous n'avez même pas l'âge.
-Pour ça, il n'y a aucun problème, renchérit Malek. J'ai déjà rencontré un ami de papa qui m'a proposé...
-Quoi !, s'écrie Yasmina. Tu as pris seul l'initiative d'aller quémander un poste de travail auprès des connaissances de ton père !
Elle se penche en avant et tire l'oreille de son aîné.
-Si jamais tu refais une chose pareille, tu auras affaire à moi. Tu m'entends, Malek ' Ce n'est pas parce que tu as quatorze ans que tu dois te prendre déjà pour un homme.
Non, mon fils, tu n'es pas encore assez mûr pour comprendre la vie, ou t'engager dans ce labyrinthe sans fond qu'on appelle la responsabilité. Je suis encore assez jeune pour prendre moi-même ma petite famille en charge.
Malek baisse la tête, il voulait tant aider sa mère, mais connaissant son caractère et sa fierté, il ne voulait pas insister. Farid avait gardé le silence. En fait, il avait un grand secret. Il rêvait de partir. De voguer. De sillonner ces mers lointaines qui l'attiraient tel un aimant. Il venait de passer avec succès son certificat d'études, et espérait entamer un parcours de marin. Ah ! que ne donnerait-il pas pour monter sur un bateau !
Yasmina surprend son air rêveur. Elle venait d'allaiter son bébé et s'apprêtait à le changer. Elle contemple son fils cadet. Mais que lui cache-t-il donc ' Son air absent et distrait ne lui disait rien qui vaille.
Elle dépose le bébé près d'elle et s'adresse à Farid.
-À quoi penses-tu donc, mon chéri '
Farid sursaute. Sa mère lisait en lui. On ne pouvait rien lui cacher.
-Tu veux travailler, toi aussi '
Farid secoue ses boucles.
-Non, maman. Je...
-Quoi ' Qu'est-ce qui ne va pas '
-Rien. Je pensais.
-Tu pensais à quoi ' Parle Farid ! Qu'est-ce qui te préoccupe '
Le jeune garçon tente de parler, mais les paroles restèrent dans son gosier. Il savait que sa mère allait encore le réprimander pour ses rêves de marin. Ne lui avait-elle pas déjà fait remarquer du vivant de son père qu'elle ne voulait plus entendre parler de ces escapades dont il rêvait et que seules les études comptaient pour le moment '
-Tu ne veux rien me dire, Farid ' Que me caches-tu donc '
-Je veux faire carrière dans la marine, maman.
Voilà, il avait lâché le morceau. Maintenant, adviendra que pourra. Sa mère va sûrement piquer une terrible colère et lui intimer l'ordre de rejoindre sa chambre et de ne plus la quitter. Mais Yasmina avait gardé le silence. Elle savait au fond d'elle-même que son cadet n'allait pas lâcher de sitôt son amour pour la mer et la navigation. Elle le regarde un moment et le trouve très beau dans sa tenue d'été. Il avait un teint bronzé et des yeux malicieux. Il était d'ailleurs bien plus beau que Malek, qu'il dépassait d'une bonne dizaine de centimètres.Elle ne doute pas qu'il sera marin un jour, mais pour le moment, lui aussi devrait penser avant tout à ses études.
(À SUIVRE) Y. H.
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