Algérie - A la une

67e FESTIVAL DE CANNES


67e FESTIVAL DE CANNES
Le 7e jour du 67e festival de Cannes coïncide ave la projection de la 7e sélection, l'Adieu au langage, du réalisateur franco-suisse Jean-Luc Godard. Indéniablement, cela constitue l'événement de cette fête du 7e art. La curiosité et l'intérêt ont créé la bousculade et l'équipe du film a monté les marches sans lui. Contrairement à ses prévisions, son absence a propulsé ce prétendant à la Palme d'or à la une des médias. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce film a laissé les festivaliers perplexes.Et pour cause ! Godard qui n'a pas fait le déplacement à Cannes, contrairement à tous les autres participants, a livré un film original, surprenant, énigmatique et profondément plongé dans une recherche formelle poussée à l'extrême. La première surprise, c'est que devant la salle on découvre que le film est en 3D. La curiosité est à l'extrême et la salle retient son souffle. Extinction des lumières.Les premières images ne ressemblent à aucune de celles des films déjà vus. Les images en 3D étirées, la bande-son mise en valeur et l'histoire semblent être un support pour une forme qui remet en cause le langage cinématographique, et la voix off est toujours présente pour donner quelques repères afin de suivre la trame qui dure 70 minutes.Des commentaires, des jugements, des assertions sur les rapports humains, la communication, les nouvelles technologies etc. font que l'illogisme supplante la logique. Le film se veut un véritable ovni philosophique qui invite à une remise en cause radicale. L'histoire est simple. Il s'agit de celle d'"une femme mariée et un homme libre qui se rencontrent. Ils s'aiment, se disputent, les coups pleuvent. Un chien erre entre ville et campagne. Les saisons passent. L'homme et la femme se retrouvent. Le chien se trouve entre eux. L'autre est dans l'un. L'un est dans l'autre. Et ce sont les trois personnes. L'ancien mari fait tout exploser. Un deuxième film commence. Le même que le premier. Et pourtant pas. De l'espèce humaine on passe à la métaphore. Ça finira par des aboiements. Et des cris de bébé". À peine le générique de fin commence à défiler, une salve d'applaudissements couvre les cris de bébé de la bande-son. À l'extérieur, les gens se regardent et les bouches se délient. Un "foutage de gueule" pour certains, l'expression de génie pour d'autres. Une chose est sûre, derrière cette logorrhée iconique et cacophonie sonore se cache une cohérence à travers laquelle Godard esquisse une réflexion sur les défis que l'évolution nous impose.On est tenté de voir en ce film un adieu de Godard au cinéma même si les cris d'enfants peuvent suggérer la naissance d'un nouveau visage du 7e art dont l'avenir reste inconnu. Quoi qu'il en soit, c'est avec ce film inclassable que l'enfant terrible de Cannes va tenter de décrocher la fameuse Palme qu'il a ratée 6 fois, et ce, sans regret puisqu'il affirme : "Cela m'aurait sans doute fait du mal et je suis heureux d'avoir évité ce mal aujourd'hui."Pour le moment, les festivaliers disent adieu à Godard et plongent dans les univers de l'Irlandais Ken Loach et du Russe Andrey Zvyagintsev qui se présentent comme des valeurs sûres.T. H.NomAdresse email


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)