Algérie

66e anniversaire du bombardement de Sakiet Sidi Youssef Le symbole d’un combat commun


66e anniversaire du bombardement de Sakiet Sidi Youssef Le symbole d’un combat commun
Publié le 07.02.2024 dans le Quotidien l’Expression

Le bombardement avait causé 200 morts et blessés, dont la majorité était constituée d’enfants.
Le bombardement de Sakiet Sidi Youssef par l'aviation coloniale française a montré le véritable visage hideux et barbare de la France au niveau international. Cet événement a créé la symbolique qui a été tissée par les deux peuples frères, tunisien et algérien, actant ainsi leur lutte commune et l'objectif commun pour l'émancipation et l'indépendance et la libération du joug colonial français. L'Algérie commémore ce 66e anniversaire qui correspond au 8 février 1958 en tirant des leçons d'une révolution qui a émerveillé le monde entier par sa justesse et son abnégation jusqu'au sacrifice suprême. Sakiet Sidi Youssef s'est distinguée par un massacre innommable commis par la France coloniale dans le but de couper le lien entre l'Armée de Libération nationale (ALN) et la base qui se trouve à la frontière tunisienne afin d'affaiblir davantage la révolution en renforçant ce qu'ils appelaient la «Stratégie de barrage» qui a été inventée par le général Salan. La France ne pouvait pas déjouer tout le plan de l'ALN qui arrivait tant bien que mal à acheminer les armes de la frontière tunisienne vers les maquis algériens afin de maintenir la cadence des combats et des attaques contre les positionnements des soldats de l'armée coloniale. Avant que l'aviation française ne bombarde le petit village de Sakiet Sidi Youssef, le commandement militaire de la France coloniale avait opté pour la stratégie de barrage, c'est-à-dire l'asphyxie de la révolution via la mise en place des lignes électrifiées de l'Est à l'Ouest. Dans ce sens, l'historien Jacques Valette a indiqué que «le général Salan n'a cessé de donner la priorité à la frontière tunisienne. Le corps d'armée de Constantine avait reçu une mission d'interception des convois d'armes, en même temps qu'était commencée la construction du barrage», a-t-il expliqué. L'enjeu était de mettre un terme au déplacement massif des moudjahidine qui étaient appelés par l'armée coloniale de «bandes rebelles». toujours dans le même sillage, l'historien français, Jacques Valette a souligné que «en décembre 1957, le ministre de l'Algérie, Lacoste, avait signifié que «l'objectif principal de sa politique» était «le barrage à la frontière et l'anéantissement des bandes rebelles», précisant: «Je place maintenant en première urgence le plein-emploi du barrage, l'interception des convois et la destruction du personnel tant de transport que d'escorte»; on y concentrerait «le maximum de moyens». Mais il limitait ces actions à des «interceptions» en Algérie ou dans «la zone avoisinant le barrage», a-t-il signalé. C'est dire que l'«oeuvre» qui consistait à bombarder le village frontalier de Sakiet Sidi Youssef était bel et bien délibérée et qu'il n'était pas le produit d'un accident ou d'un hasard comme cela a été déclaré par certaine presse gagnée à la cause des ultras dans le but de masquer l'ampleur des massacres perpétrés lors du bombardement de ce petit village martyre qui a pu symboliser la lutte commune des Algériens et des Tunisiens pour leur liberté et leur droit à l'émancipation. L'argutie fallacieuse de l'armée coloniale était de dire que «l'Armée de Libération nationale (ALN) a fait de la Tunisie nouvellement indépendante une base arrière à partir de laquelle elle mène une guerre d'usure contre les troupes françaises». Est-ce une raison pour commettre un crime de guerre et contre l'humanité en s'attaquant à tout ce qui bouge y compris le bétail? La France coloniale était dans une posture de déroute, cette situation avait provoqué au sein de son armée un sentiment défaitiste et une peur qui cachait mal l'attitude des soldats français qui manifestaient leur «dégoût» à cette «guerre sale» que les décideurs politiques français de l'époque leur ont imposée. Le bombardement a causé 200 morts et blessés, dont la majorité était constituée d'enfants. Ce massacre contre des populations civiles des deux côtés de la frontière algéro-tunisienne a suscité une indignation de la communauté internationale grâce à la médiatisation qui a été réalisée par le FLN à travers son réseau d'avocats et aussi les amis de l'Algérie. Les massacres de Sakiet Sidi Youssef n'ont fait que renforcer le lien entre les deux peuples qui ont su mener un autre combat ensemble, celui du développement et de la stabilité de la frontière Est face aux menaces et dangers qui sont provoqués par des puissances néocolonialistes en mettant en place des supplétifs dans l'objectif d'intervenir par procuration dans les affaires internes des Etats souverains.
Hocine NEFFAH

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