Algérie

60e partie


Résumé : Yasmina découvre que Fadhéla est bien malheureuse en ménage. Elle en parlera à Mouhoub, qui accompagnera le soir même Zouhir chez sa s?ur pour mettre de l'ordre dans sa vie conjugale.Ils sont reçus par Athmane qui venait de rentrer de son travail, et apparemment il n'était pas enchanté de les voir.
Mouhoub le menace de déposer plainte s'il apprenait que sa cousine a été maltraitée. Il use même de son savoir sur le système juridique de l'époque pour lui montrer que des lois existaient pour traiter de tels comportements. Fadhéla est une femme et un être humain à part entière. Il doit la respecter et subvenir à ses besoins, et gare à lui s'il l'enfermait encore à double tour dans cet appartement sombre et humide.
Intimidé, Athmane prit réellement peur devant cet homme qui semblait instruit et au courant de beaucoup de choses. Il promet de mieux traiter Fadhéla, et jura de ne plus l'enfermer. Elle pourra même rendre visite à Zouhir et à Yasmina si elle le voulait, mais ne devrait pas sortir sans son voile et sans son autorisation.
Zouhir accepte, et Mouhoub dut de son côté approuver. Ils avaient tout de même réussi à améliorer le quotidien de Fadhéla, et Yasmina sera bien contente de la recevoir de temps à autre chez eux.
C'est ainsi qu'on "libéra" un tant soit peu Fadhéla de l'emprise diabolique de son mari.
La jeune femme rendait désormais souvent visite à Yasmina, quand cette dernière n'était pas prise par ses études, et en profitait pour discuter avec elle et lui demander des nouvelles du bled.
Yasmina, qui traitait le courrier et s'occupait même des affaires urgentes de son mari, apprit à Fadhéla que non seulement elle se sentait heureuse avec Mouhoub, qui s'avéra un être sensible et chaleureux, mais qu'elle-même a su retrouver son chemin auprès de cet homme qui l'encourageait dans ses initiatives.
Fadhéla est contente pour elle et lui avoua qu'elle était moins malheureuse depuis que Athmane lui permettait de sortir. D'ailleurs, depuis la visite de Zouhir et de son cousin, ce dernier n'a plus jamais levé la main sur elle. Grâce à Yasmina, elle découvrira elle aussi des quartiers et des magasins, ainsi que l'école. Yasmina voulut l'inscrire au cours préparatoire. Au début, cela l'amusa, mais vu son état, Fadhéla dut rapidement battre en retraite. Son accouchement approchait, et elle préféra se préparer à sa future vie de mère.
Yasmina continua donc seule son bonhomme de chemin. Elle allait à l'école, s'occupait de la maison et des affaires de son mari, lisait, recevait des amies ou se promenait.
Un jour, elle se rendit chez la coiffeuse du quartier pour se faire couper les cheveux à la dernière mode. Elle avait même pensé à s'acheter un chapeau "casque" pour être plus à la page.
Dans le salon de coiffure, elle rencontra des femmes de sa génération, qui, tout comme elle, voulaient être plus en vogue. Quelques-unes étaient institutrices, d'autres travaillaient à plein temps comme secrétaires dans des administrations. L'une d'elles, la prenant pour une Européenne, ira même jusqu'à lui proposer un poste de réceptionniste dans une des banques de la banlieue.
Yasmina est vraiment tentée. Elle qui étudiait encore la littérature classique pourrait travailler deux à trois demi-journées par semaine, et se faire ainsi un peu d'argent de poche. Bien que cela ne lui semblât pas nécessaire du point de vue matériel, car Mouhoub gagnait bien sa vie et ne la privait de rien. Mais voyant là un autre moyen d'affirmer sa liberté, elle décida d'en parler à son mari le soir même.
Mouhoub rentre un peu tard. Yasmina avait déjà dressé la table pour le dîner et lisait un livre en l'attendant.
-Ah, te voilà enfin !, s'écrie-t-elle dès qu'il eut refermé la porte d'entrée. On ne peut pas dire que tu rentres tôt.
-Désolée ma chérie, mais le travail...
Cloué de surprise, il s'interrompt et contemple sa femme avant de s'écrier :
-Qu'as-tu fait à tes cheveux, Yasmina '
Son épouse se lève et se passe une main dans ses boucles courtes.
-Ma nouvelle coiffure ne te plaît pas '
Mouhoub se plante devant elle.
-Non..., je te préfère avec tes cheveux longs, Yasmina. Pourquoi ne m'as-tu rien dit avant de les couper '
-Eh bien, parce que je savais que tu n'allais pas accepter.
-Oui... Je n'aurais pas du tout approuvé ce sacrifice.
-Quel sacrifice '
-Tes cheveux longs t'allaient à ravir. Je ne comprends pas ce qui t'a poussée à les couper aussi courts.
-Je voulais être à la mode. Et puis cela m'exaspérait de devoir les relever sous le chapeau chaque fois que je sortais.
(À SUIVRE) Y. H.
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