6000 Algériens en Libye invités à faire preuve de «vigilance»

Environ 6000 ressortissants algériens vivent en Libye, selon une source proche du ministère des Affaires étrangères. Ils étaient environ 5700 au moment de la «révolution» qui s'est terminée par la chute de Mouammar Kadhafi, suivie par l'installation de l'insécurité et de l'instabilité.Au moment fort de cette «révolte», le secrétaire d'Etat auprès du ministère des AE, chargé de la communauté nationale établie à l'étranger, à l'époque Halim Benatallah, avait annoncé le rapatriement de 4000 Algériens de Libye, précisant que ce nombre représente 70% de la communauté algérienne installée dans ce pays.Certains sont repartis et d'autres sont restés définitivement en Algérie. Depuis, d'autres personnes ont fait le déplacement en Libye dans le cadre de nouveaux contrats signés par la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach dans le domaine du forage pétrolier et autres.Il s'agit de techniciens et d'ingénieurs mobilisés dans le cadre de ces contrats, comme celui remporté par Sonatrach, en association avec Oil India portant sur l'exploration gazière dans la région de Ghadamès.La compagnie nationale et son associé indien avaient, rappelle-t-on, présenté la meilleure offre pour un périmètre de quatre blocs à Ghadamès d'une surface de 6934 km², avec une part de production de 87% pour la NOC, la compagnie nationale libyenne des hydrocarbures. A leur direction, le ministère des Affaires étrangères a recommandé «la plus grande vigilance» face à la détérioration de la situation sécuritaire dans ce pays, selon une source proche du département ministériel des Affaires étrangères.Le ministère n'écarte pas l'éventualité de leur rapatriement vers l'Algérie, si la situation le nécessitait, selon cette source.L'Algérie a, rappelle-t-on, fermé son ambassade et son consulat général à Tripoli en raison d'une «menace réelle et imminente» visant ses diplomates, avait annoncé vendredi le ministère des AE dans un communiqué.«Suite à des informations certaines sur l'existence d'une menace réelle et imminente ciblant nos diplomates et agents consulaires, il a été décidé, en coordination avec les autorités libyennes, de procéder à titre préventif et urgent, à la fermeture de notre ambassade et de notre consulat général à Tripoli», indique le communiqué en soulignant «le caractère temporaire de cette mesure dictée par les conditions sécuritaires difficiles», a-t-il été ajouté.Le texte exprime en outre la «solidarité» de l'Algérie, voisine de la Libye, avec le peuple et les autorités libyennes et son «soutien aux efforts consentis pour l'édification de l'Etat de droit et pour l'instauration de la paix et de la sécurité sur l'ensemble du territoire libyen».La décision de l'Algérie de fermer ses représentations à Tripoli intervient alors que le pays compte quatre diplomates retenus en otage au Mali depuis avril 2012.Au total, sept diplomates du consulat algérien de Gao (nord) avaient été enlevés le 5 avril 2012 par le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), un des groupes alliés d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui a occupé le nord du Mali pendant des mois.A noter que Ramtane Lamamra qui effectue, depuis le 15 mai une visite dans les pays du Sahel, a déclaré à partir du Burkina Faso que «la situation en Libye est l'une des plus graves crises dans la région».L'Armée nationale populaire (ANP) a élevé son niveau d'alerte tout le long de la bande frontalière entre l'Algérie et la Libye suite à la détérioration de la situation sécuritaire dans ce pays.Les effectifs mobilisés le long des frontières entre les deux pays ont été renforcés en moyens humains et matériels au lendemain du rapatriement des diplomates algériens, face également aux tentatives répétées des organisations terroristes, dont Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest, d'acheminer des lots importants d'armes et de munitions libyennes vers l' Algérie, selon une source crédible.