Algérie

600 millions pour la réhabilitation d'une structure inoccupée



L'octroi d'une subvention de 600 millions de centimes dans le cadre du budget préliminaire de la wilaya de Jijel au titre de l'année 2021 pour la réhabilitation du nouveau siège de la daïra d'El-Milia n'a pas échappé à la critique des élus de l'APW qui l'ont vigoureusement dénoncé.C'est lors de la 4e session ordinaire de l'APW, tenue jeudi 31 décembre 2020, que ce montant a été révélé, plongeant dans l'étonnement et l'incompréhension des élus qui se sont mis à s'interroger sur les dessous de cette affaire, d'autant plus que le nouveau siège de la daïra d'El-Milia auquel est destiné ce montant...n'a jamais été occupé.
Invité par le P/APW à donner des explications sur les tenants et aboutissants de cette affaire, le directeur des équipements publics (DEP) par intérim a retracé les péripéties de cette structure, réceptionnée, selon lui, en 2008.
Douze ans après, elle n'a jamais été occupée pour bénéficier ensuite de cette importante enveloppe financière pour sa réhabilitation. "Et ça ne suffira pas", lâche encore le même responsable, rencontré en marge des travaux de cette assemblée. En 2015, l'ex-wali de Jijel, Larbi Merzoug, a lui-même constaté, à l'occasion d'une visite, les multiples dégradations que cet édifice a subies.
Il était question à ce moment-là de quelques travaux de réfection à effectuer pour réhabiliter le plafond et la dalle de sol, en plus de la réalisation des VRD. Mais depuis, la situation de cette structure n'a presque pas changé, à part l'aménagement des marches extérieures, quelques autres esquisses de travaux pour tenter de réhabiliter un site, resté à l'abandon.
D'où cet étonnement des élus de l'APW, qui se sont mis à s'interroger sur les raisons d'un tel abandon. Certains sont allés jusqu'à évoquer une dilapidation des deniers publics, alors que d'autres ont souhaité l'ouverture d'une enquête à ce sujet.
Il convient de noter que ce projet a été implanté dans un site attenant à l'actuel siège de la daïra d'El-Milia, datant de l'époque coloniale. Infect et extrêmement pollué par les fientes des colonies de hérons qui y ont élu domicile, ce site est délabré en plus d'être envahi par la brousse (voir Liberté du 7 mars 2020).
Au-delà des raisons ayant conduit à cette situation qui fait du nouveau siège de cette administration censée représenter, à l'échelle locale, un département ministériel de souveraineté, c'est la défaillance dans la gestion des infrastructures publiques qui soulèvent moult interrogations. Des infrastructures financées par l'argent du contribuable dans un contexte de crise et de restrictions budgétaires.

Amor Z.


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