Algérie

60 milliards de dollars détournés



Comment endiguer ce fléau'
Ce dernier a précisé que ce fléau s'est accru quand les prix du baril se situaient à un haut niveau.
La corruption est sans nul doute l'un des plus grands maux qui a nécrosé les organismes publics algériens et qui continuent de le faire.
Il faut dire que ce grave phénomène se chiffre en milliards de dollars. «Près de 50 à 60 milliards de dollars ont été détournés seulement ces 15 dernières années», a fait savoir hier à la Radio nationale Chaîne 3 le président de l'Association de lutte contre la corruption, Djilali Hadjadj. Et ce, «sans prendre en compte la fuite des capitaux, l'évasion fiscale qui ont accompagné ce phénomène», ajoute-t-il.
Ce dernier a précisé que ce fléau s'est accru quand les prix du baril se situaient à un haut niveau. «Plus l'argent du pétrole rentrait en masse dans les caisses de l'Etat et plus la corruption a pris des proportions alarmantes», fait-il comprendre. Djilali Hadjadj explique que paradoxalement, la chute des cours du pétrole, soit depuis 2015, a quelque part «endigué ce fléau», ce qui dit-il «n'est au final pas une si mauvaise chose». Cela dit, le constat demeure inquiétant. L'intervenant dira dans ce registre que la corruption à grande échelle est présente partout. Ça va des institutions et des organismes publics jusque dans les coins les plus reculés du pays, précise-t-il. Où sont les solutions' À cette question, le président de l'association répond que dans cette conjoncture un peu spéciale il n'est pas vain d'espérer un «changement positif» en la matière.
Interrogé sur une possibilité de restituer les deniers publics transférés illégalement, il répond que bien que cela soit très complexe, ça ne relève toutefois pas de l'impossible.
L'invité de l'émission a en outre fait remarquer que cette corruption ne marche pas seulement à sens unique. «Comme on le sait tous, il n'y a pas de corruption sans corrupteurs.» En sachant que les pays européens ont eux aussi leur part dans la propagation de ce fléau. Dans la mesure où les transactions bancaires doivent normalement être soumises à certaines conditions. Djilali Hadjadj avance en outre le fait que dans des pays comme la France, les dignitaires algériens ainsi que d'autres hommes d'affaires possédant des biens mal acquis (immobilier, fonds de commerce... et autres) sont connus des autorités françaises compétentes et parfaitement identifiés. «Ces personnes sont même listées», affirme-t-il.
Dans ce sillage, l'intervenant a assuré que pour rendre l'argent du peuple au Trésor public, la justice algérienne doit trouver un système d'accord avec la justice française, «en présentant évidemment des pièces justificatives probantes». A ce stade dit-il, la France ne pourra que coopérer.
Djilali Hadjadj se réfère par ailleurs au cas suisse lequel est disposé, de par les lois, à collaborer avec un pays qui considère que ses dignitaires disposent de biens mal acquis. Et que par conséquent, après d'âpres négociations «les sommes ou du moins une bonne partie peuvent être restituées au pays d'origine».
Selon lui, on peut parfaitement s'appuyer sur cet exemple et mettre en oeuvre les outils juridiques algériens adaptés afin de pouvoir rendre l'argent détourné. La même source tient quand même à signaler que même si des solutions existent, c'est assez compliquée comme tâche.
Djilali Hadjadj a, par ailleurs, fait savoir que les dossiers comme le projet de l'autoroute Est-Ouest ou encore les dossiers lourds de la société pétrolière Sonatrach ont émaillé certains secteurs d'activités. «L'ex-DRS ainsi que la police judiciaire en détiennent les détails», révèle-t-il enfin.


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