Algérie

6 milliards de dollars à vau-l'eau



Faut-il croire que dans son pillage du trésor minier, Youcef Yousfi ait eu raison de tous les projets miniers en Algérie bien qu'ils soient nombreux. Dans ce créneau, même le montant intégré de l'investissement avait été calculé. Il était question de 6 milliards de dollars. La répartition des enveloppes avait été prévue entre la mine de Bled El-Hadba à Tébessa (1,2 milliard de dollars), la plateforme de Hadjer Kebrit à Souk Ahras (2,2 milliards de dollars), la plateforme de Hadjar Essoud à Skikda (2,5 milliards de dollars) et le port de Annaba (0,2 milliard de dollars).Alors que nos concurrents imposent à qui mieux mieux leur suprématie sur le marché international du phosphate, le phosphate algérien n'a pas bougé d'un iota depuis 2015. Il est fait pour être distribué «aux amis». Particulièrement à l'Est du pays où on prédisait un bel avenir sur le plan de la production sur la rentabilité et sur celui socio-économique un impact positif portant création de 2.500 postes d'emplois directs, dont 963 à Hadjer Essoud, 654 à Oued Kebrit et 880 à Bled El-Hadba. Tout avait été préparé pour que ces unités qui auraient coûté au Trésor public 6 milliards de dollars d'investissement devaient entrer en production en 2022.
Il faut croire que les voix discordantes qui s'étaient élevées. Telles celles des habitants de la région, soutenues par des membres de l'Assemblée Populaire Nationale et le ministre de l'Industrie et des Mines de l'époque Youcef Yousfi et pour motif la déclaration faite par un concurrent quant à l'horizon fixé par un groupe étranger au «doublement des capacités d'extraction de phosphates et le triplement des capacités de production d'engrais phosphatés. La stratégie est double selon un des exportateurs d'engrais «d'un côté, devenir flexible». C'est-à-dire être capable de vendre du phosphate, de l'acide phosphorique ou des engrais selon les conditions de marché. De l'autre, dissuader les concurrents potentiels d'investir en prouvant matériellement notre volonté surinvestir pour avoir les coûts de production les plus bas.
De là, assurer un blocage. Ce qui entraînerait alors un sur stockage des capacités d'extraction de phosphates et le sur stockage de la production d'engrais phosphatés». Cette situation serait sans impact sur l'Algérie avec toujours ces vieilles installations et sa stratégie de gestion largement dépassée. C'est-à-dire vendre ce qui peut l'être en termes de phosphate, d'acide phosphorique ou d'engrais selon les conditions de marché sans aller au-delà. De l'autre, sans dissuader les concurrents potentiels d'investir ou de surinvestir et avoir les coûts de production les plus bas. Pour l'heure, en Algérie, on en est à la recherche des 6 milliards. Il semble qu'elle soit à vau-l'eau. Cela survient au moment où l'ensemble des projets de recherche minière du phosphate sont à l'arrêt. Apparemment, ils ne sont prêts d'être repris.
Et pourtant, l'ensemble des régions concernées par cette recherche et, pour d'autres par l'extraction minière, le chômage a atteint des proportions alarmantes. Cela a été le cas dans les mines de fer de Ouenza et Boukhadra où quelques dizaines de postes d'emplois ont été dégagées beaucoup plus pour calmer la colère des jeunes que pour compenser un quelconque besoin de main d'?uvre. Ce qui n'est pas le cas dans les régions concernées par l'extraction du minerai de phosphate. Faut-il croire que l'on a investi 6 milliards de dollars à fonds perdus ' Mis entre les mains de compétences, le phosphate représente une source de richesse durable plus que le pétrole.
Les Chinois, Américains, Marocains et les Saoudiens se positionnent sur la ligne de départ des concurrents. A la stratégie de Youcef Yousfi, il leur manquait le créneau de la recherche scientifique. A ce jour, il n'a toujours pas été abordé. Les gisements de minerai de phosphate foisonnent en Algérie. Ils sont livrés à l'abandon parce que leur gestion relève au ministère de l'Industrie et des Mines ou au niveau de l'entreprise des phosphates relèvent d'incompé-tences avérées. D'un département composé d'incompétents. Ce qu'attestent les 6 milliards de dollars investis dont on ne connaît pas la destination si ce n'est un premier gestionnaire sous les verrous. Quelle est le niveau des réserves des gisements de phosphates dans les mines algériennes ' Aucun cadre au ministère compétent que nous avons interrogé n'a été en mesure de répondre.


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