Karim Albert Kook véritable bête de scèneDjamel Laroussi, Targid, Karim Albert Kook, Inès, Tarba3t et enfin Didier Awadi ont, chacun de par son style, marqué de leur empreinte l'esprit du public.La salle Ibn Zeydoun a accueilli dimanche dernier une soirée spéciale, pas tout à fait comme celles qui se suivent et se ressemblent, mais bel et bien innovante avec une programmation réfléchie qui répond à un concept qui allie découverte et divertissement, entre jeunes talents et artistes confirmés. Une soirée que l'on doit au directeur artistique et néanmoins producteur et bon animateur d'émission radio, Yazid Aït Hamadouche qui a tenu à faire voyager le public à travers des sonorités riches et diverses en concevant six plateaux artistiques (un peu trop quand même). Une soirée en tout cas des plus réussies qui a drainé un monde fou composé majoritairement de familles qui se sont déplacées en force pour apprécier de nombreux artistes dont Djamel Larrousi qui a ouvert le bal avec un morceau gnawi/fusion avant de tronquer son gumbri pour sa guitare et d'encenser le public avec son jeu à la Santana sur Zina, Alafou et ses notes de karkabou et kamatoudin Toudan pour finir en apothéose avec étoile filante. Avant cela, la percussion entre jumbé, petit bendir et batterie a mis le public en effervescence avec un rythme orientalo-africain qui n'a laissé personne indifférent. Une belle entrée en matière qui s'adoucira avec la venue sur scène du nouveau groupe dont la prestation un peu timide n'a pas trop emballé le public. Il s'agit de Targid qui veut dire le rêve en kabyle.Une formation berbéro-jazz-celtique qui flirte aussi avec les sonorités rock ou du moins peut-être qui se cherche. Mais celui qui a assuré incontestablement le show dimanche dernier est bel et bien Karim Albert Kook qui fera exploser le thermomètre dès la première note effleurée de sa guitare électrique. Accompagné seulement d'un bassiste et d'un batteur, Karim Albert Kook fera vibrer la salle avec ses reprises blues et le titre de son album Barbès City limit blues. Il entraînera carrément l'assistance aux confins de la Louisiane et du Texas avec des morceaux comme Got my mojo working et Dust my broom. Le public déchaîné a su répondre à l'appel époustouflant de cette musique qui parle à l'âme et au coeur. Une belle prestation musicale digne des grandes scènes américaines dont elles n'ont plus de secret pour Karim Albert Kook ayant déjà joué avec BB King. Heureux de se retrouver à nouveau en Algérie après une coupure de plusieurs années le grand bluesman au regard azuré n'a cessé de faire sa déclaration d'amour aux Algériens, lui qui est l'heureux époux d'une belle Algérienne qui n'est autre que la chanteuse Inès qui ravira, elle aussi, l'assistance mais grâce à un florilège de ses chansons intimes, pleines de tendresse et de douceur en interprétant des extraits de son dernier album. Lors d'un point de presse express animé dans les coulisses, Inès fera remarquer être en phrase de composition et d'écriture en vue de préparer un nouvel album qui reflétera encore son parcours et la vie de tous les jours avec ce qu'elle apporte comme force de vivre pour surmonter les obstacles et permettre de continuer aller plus loin... La découverte de la soirée fut incontestablement Didier Awadi du Sénégal dont la musique à l'origine versée dans le rap puise dans son enveloppe harmonique moult influences tels le RNB, le reggae et le zouk. L'artiste qui avouera être fier de se produire en Algérie, terre du panafricanisme, dira avoir déjà fait 40 dates en Afrique, mais il lui manquait juste la Libye et l'Algérie pour clore son périple... «Venir chanter en Algérie, ça un sens, connaître sa musique, rencontrer ses gens. Déjà en parcourant la ville de l'aéroport à l'hôtel, on sent que c'est un pays ambitieux, beau..(...) Dans mon rap, il y a des sonorités mandingues, zoulous. Je suis ancré dans le Sénégal, mais farouchement ouvert à d'autres styles musicaux. Mes chansons sont aussi extrêmement engagées politiquement. J'ai chanté contre le système et les présidents et je continuerai à être contre toutes les formes de dictature. L'engagement ça a été un réflexe chez nous. On a eu un régime qu'on a fait tomber en 2012 et on continue à exprimer notre ras-le-bol...Globalement on s'attaque aussi à tout ceux qui veulent piller l'Afrique. On a le devoir de défendre notre continent» dira l'artiste avec conviction et d'ajouter à propos de Ghaza: «Il y a une hypocrisie générale qui règne dans le monde qui ne veut pas venir au secours de ce peuple qui se fait agresser par des balles quand lui riposte avec des jets de pierres. C'est de notre devoir d'être solidaires envers la Palestine...» Si la musique de Didier Awadi est fort généreuse et entraînante, marquée par quelques soupçons et clins d'oeil à de morceaux super connus et commerciaux, ses textes sont souvent profonds tels Dans mon rêve, Mandela, Ce qu'ils disent, stoppe-les et Le cri du peuple notamment. Le dernier groupe qui devait se produire dimanche dernier est Tarba3t, un projet musical algérien qui a vu le jour en 2010 et dont les musiciens réunis par la passion de la musique jouent ensemble depuis 2004. le groupe puise son essence dans la musique algérienne dont le kabyle et ses différences influences donnant à entendre un cocktail de sonorités belles et harmonieusement maîtrisées.Une bonne note donc à Yazid Aït Hamadouche qui a su rassembler tous ces artistes lors d'une même soirée, mais le temps imparti à chacun des artistes était assez court pour mieux apprécier le spectacle sans que cela ne vienne démériter pour autant la qualité et le talent de ses participants...
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 26/08/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : O HIND
Source : www.lexpressiondz.com