Algérie

6 ans de prison pour le P-DG de la BCIA et ses deux fils



Le tribunal correctionnel d'Es-Seddikia a condamné par défaut, avant-hier soir, à six ans de prison ferme, l'ex P-DG de la banque BCIA, Kharroubi Ahmed, et ses deux fils, Mohamed et Badreddine, alors que sa fille K.K. et sa belle-fille D.S. ont écopé chacune d'elles d'une peine de 3 ans de prison ferme. Jugée le 5 novembre dernier, l'affaire a pour rappel été mise en délibéré pour le 29 du même mois, à l'issue d'un procès qui s'est déroulé en l'absence des principaux accusés, à savoir Kharroubi père et son fils Mohamed, toujours en fuite, et de Badreddine qui n'a pas été transféré de la prison d'El-Harrach où il est détenu depuis 48 mois dans le cadre de l'affaire BCIA. Les cinq accusés ont été jugés, pour rappel, pour le chef d'accusation d'»infraction à la réglementation de change et de mouvement de capitaux de et vers l'étranger». L'avocat de la partie civile avait indiqué, lors du procès, que c'est un rapport de «Traque-Fin», un organisme français, chargé d'enquêter sur les transferts douteux de capitaux, relevant du ministère français des Finances, qui a été à l'origine de l'éclatement de cette affaire au grand jour. Dans son rapport, transmis aux autorités algériennes, «Traque-Fin» fait état d'un cas de «blanchiment d'argent». Une fois saisies, les autorités judiciaires algériennes requalifieront les griefs reprochés aux Kharroubi en «infraction à la réglementation relative au change et au mouvement de capitaux», avait indiqué l'avocat de la partie civile, en l'occurrence la Banque d'Algérie. Selon l'arrêt de renvoi, la fille Kharroubi a reçu de la part de son père deux chèques bancaires provenant de la BCIA-Banque portant les sommes de 202.000 euros et 767.000 euros. Des sommes que la fille n'a, toutefois, pas pu retirer parce que les chèques en question ont été refusés par les banques françaises. Kharroubi père a essayé, selon la même source, quatre jours après, de transférer la somme de 61.000 dollars pour le compte de sa fille au Crédit Agricole. Un autre chèque de 61.000 euros a été émis, par ailleurs, au nom de l'épouse de Mohamed Ali, en l'occurrence D.S. L'accusée dira, lors de son audition, que son mari disposait d'une procuration. En dépit du fait que ces transferts importants d'argent vers l'étranger sont contraires à la réglementation car ayant été faits sans l'autorisation de la Banque centrale, ils ont été exécutés au moment où les autorités financières venaient tout juste de retirer l'agrément à la BCIA, signale-t-on.


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