Algérie

5e roue du carrosse : Comment le commerce rouble-yuan mène à une dédollarisation



5e roue du carrosse : Comment le commerce rouble-yuan mène à une dédollarisation
Moscou et Pékin comptent proroger l'accord d'échange rouble-yuan pour une valeur de 25 milliards de dollars et amplifier l'usage des monnaies nationales dans leurs échanges commerciaux. Des analystes chinois et russes expliquent à RT comment cela pourrait favoriser la dédollarisation et aider la Russie à man?uvrer face aux sanctions occidentales. Le commerce entre la Russie et la Chine s'amplifie: ces derniers jours, le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, a annoncé que les deux pays avaient décidé de prolonger l'accord d'échange rouble-yuan pour une valeur de 25 milliards de dollars (environ 21,5 milliards d'euros) pendant une durée de trois ans. Les échanges commerciaux en rouble-yuan pourraient être à la fois un moyen de contourner les sanctions antirusses pour la Russie et une possibilité de promouvoir sa devise nationale pour la Chine, affirme à la chaîne RT Andrew KP Leung, expert financier chinois. "La Chine est l'un des plus importants consommateurs des exportations énergétiques russes. La prolongation de l'échange de devises réduira les coûts de transaction pour Moscou et Pékin. Commercer en yuan réduira la dépendance de la Russie du dollar américain."Cependant, le divorce avec le dollar ne sera probablement pas si facile pour Pékin, estime le politologue russe Sarkis Tsaturyan:
"Graduellement, la Russie et la Chine s'éloignent du dollar, mais ce processus peut prendre entre 15 et 20 ans puisque l'économie chinoise est fondée sur le dollar."
Les réserves monétaires chinoises étaient d'environ 3.000 milliards de dollars (quelque 2.500 milliards d'euros) en juillet 2017, précise-t-il. Chaque ménage chinois possède jusqu'à 2.000 dollars (1.700 euros) en obligations d'Etat américaines. Par conséquent, M.Tsaturyan estime qu'il est peu probable que Pekin renonce entièrement au dollar.
Selon l'analyste Mehdi Mehdiyev, la prorogation du contrat d'échange entre Moscou et Pékin est non seulement un indice du volume des transactions en monnaies nationales.
"La Russie et la Chine collaborent déjà dans le cadre de plusieurs accords multilatéraux au sein des BRICS. Le commerce en devises nationales n'est qu'un aspect d'une tendance générale qui a fait son apparition cette dernière décennie", résume-t-il, ajoutant que ce type de commerce aidera les deux pays à éviter "les influences externes".

La Turquie veut commercer avec la Russie en devises nationales
Ankara souhaite passer à la devise nationale dans ses échanges bilatéraux, notamment avec la Russie, a déclaré le ministre turc de l'Economie, Nihat Zeybekci. La Turquie prévoit de développer son commerce en devises nationales avec la Russie, l'Iran et la Chine, a affirmé Nihat Zeybekci, le ministre turc de l'Economie. "Dans cinq ans, le monde aura profondément changé et il faut être prêt à passer au commerce dans la devise nationale. Ce qui ne fera que profiter à toutes les parties [?] Une telle décision est conforme aux intérêts de n'importe quel pays, que ce soit la Russie, l'Iran, la Turquie, la Chine ou le Japon", a indiqué Nihat Zeybekci lors d'une interview donnée à l'agence de presse turque Anadolu.
Aujourd'hui, le monde considère comme des devises de réserve essentiellement le dollar et l'euro. Seuls 15% des échanges commerciaux de la Turquie sont effectués en devise nationale, a-t-il poursuivi. "Il importe de faire de la devise nationale une devise de réserve. Si de 1,5% à 4% du déficit des opérations de commerce extérieur sont comblés grâce à la devise nationale, la nécessité de drainer des financements étrangers disparaîtra. En outre, on se tournera vers le marché intérieur, ce qui permettra également d'éliminer l'influence négative des oscillations des cours", a fait remarquer Nihat Zeybekci. Il a affirmé que son pays créerait des conditions propices au commerce en devises nationales avec les grands partenaires commerciaux de la Turquie, notamment en roubles russes, en rials iraniens et en riyals saoudiens. Lors d'une interview accordée précédemment à Sputnik, Nihat Zeybekci avait noté que l'objectif était de porter le chiffre d'affaires des échanges réciproques à 100 milliards de dollars (90 mds EUR).


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