Algérie - Festival International des Arts de l'Ahaggar

5e FIATAA : Tindé, Ethiojazz et N’goni, le trio gagnant !



5e FIATAA : Tindé, Ethiojazz et N’goni, le trio gagnant !
Le festival international des arts de l’Ahaggar se donne pour mission de faire découvrir à ses festivaliers des artistes issus de la diversité culturelle et ethnique du continent africain. Et pour la seconde soirée de sa 5e édition, qui se tient du 30 décembre au 04 janvier 2015, le public a été invité à un voyage musical le menant de Tamanrasset à Addis-Abeba en passant par Bamako.



C’est à la diva du Tindé, Badi Lalla, qu’est revenu l’honneur d’entamer cette longue, et riche, soirée. Badi Lalla est la chanteuse de Tindé la plus renommée de l’Ahaggar. Sa célébrité s’étend jusqu’aux Ajjers et à l’Adrar des Ifoghas. Jusqu’au milieu des années 1980, cette chanteuse et poétesse sera la figure emblématique de la mouvance de la tanakra, en accueillant chez elle, à Tamanrasset, les jeunes pratiquant le genre Assouf, dont les futurs Tinariwen.



Badi Lalla était accompagnée sur scène par les jeunes musiciens du groupe Aguenar. Malgré son âge avancé, elle reste très généreuse. Elle offre à son public, venu nombreux et reprenant en chœur ses chansons, une prestation mémorable. Sa voix de femme ayant résisté toute sa vie pour sauvegarder ce chant ancestral à transmission oral se mêle aux sons des guitares touaregs et aux rythmes transcendant des percussions. Cette diva sait comment captiver l’attention des gens, elle sait comment les faire réagir. Charismatique qu’elle est, elle habite la scène et ce n’est pas pour nous déplaire.



Le second groupe à s’être présenté sur scène est très spécial. D’un côté, vous avez des musiciens bretons, ayant d’abord eu une carrière dans l’univers de la musique festive des fest-noz. D’un autre, vous avez une chanteuse et une danseuse venues d’Ethiopie. Le mélange de ces origines vous donne le Badume’s Band en compagnie de Selmanesh Zéméné & Zenash Tsegaye.



Cette formation musicale, inédite, a la particularité d’être multiethnique et c’est ce qui fait sa force. Tantôt éthiojazz sinon jazz tout court, tantôt afro-beat, le groupe tend à remettre au goût du jour des chants traditionnels éthiopiens avec de nouveaux arrangements dans lesquels la section cuivre donne le ton à la guitare qui se marie parfaitement au groove de la basse. Les percussions et la batterie font monter la cadence pendant que le clavier harmonise le tout. S’ajoute à cela la sublime voix de Selmanesh Zéméné, que le groupe a rencontré dans un piano-bar lors d’un séjour à Addis-Abeba, et les danses sensuelles de Zenash Tsegaye. En somme, un groupe à suivre de très près.



Le plateau artistique de cette soirée continue avec une autre tête d’affiche venue du Mali. Le tant attendu maitre du N’goni, venu avec sa formation N’goni Ba, Bassekou Kouyaté, se présente sur scène. Bassekou Kouyaté est né en 1966 dans un village à 60 km de Ségou. Il est initié à l'âge de douze ans au n'goni, luth traditionnel malien à quatre cordes. La musique de Bassekou est ancrée dans la tradition mais très ouverte sur le monde. Il est un musicien universaliste. Dans ses textes, dans lesquels il chante surtout en bambara, il parle de « communion, de paix, de l’amour, de l’humain… ».



Ce soir, il nous a transportés, musicalement, vers cette Afrique qu’il chéri. Cette terre qui « résiste, qui doit continuer à le faire ». Cette terre que « nous, africains, oublions ». Tout était là, le groove, le feeling, l’émotion… bien que le son n’avait pas été parfait.



Finalement, et pour conclure cette longue soirée, c’est le groupe Ouled Hadja Maghnia qui investi la scène. Le public était déchainé. Tout le monde dansait et chantait à tue-tête. C’était euphorique.



En somme, cette seconde soirée du festival international des arts de l’Ahaggar fut riche en découvertes. Cependant, petit bémol pour le son… qui n’était pas toujours au point.



Rappelons que le 5e FIATAA se tient jusqu’au 04 janvier 2015 à Tamanrasset. Au programme, des groupes venus du Burkina Faso, Niger, Mali, de Mauritanie et d’Algérie.


Bonjour, Envoyez moi un mail à cette adresse: samy.infoculture@gmail.com. Je vous mettrai en contact avec l'équipe du festival.
Abdelguerfi Samy - Alger, Algérie

14/01/2015 - 235963

Commentaires

Ce festival m'interesse à plus d'un titre, mais je n'arrive à trouver nulle part le site web officiel du festival où je pourrai contacter les organisateurs !!!
Christophe Nabeiro - Jazzman - Mayotte, Nigéria

14/01/2015 - 235901

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