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5e édition du festival national du théâtre amazigh



5e édition du festival national du théâtre amazigh
Les représentations données au théâtre régional de Batna (TRB), dans le cadre de la 5e édition du festival national du théâtre amazigh, se jouent sans exception à guichets fermés. En dépit d'un mercure en nette baisse en cette saison, les citoyens de Batna bravent le froid et viennent assister aux différentes pièces que propose le programme de cette édition. Si la plupart des présents sont des jeunes férus de théâtre, on retrouve aussi des couples et des familles. Des journalistes, correspondants de presse et envoyés spéciaux ont indiqué être agréablement surpris par ce rush et cet engouement pour le théâtre de la part des Batnéens, un phénomène qu'ils ont rarement vu ailleurs. La pièce Asdal n'Wawal (le bourreau des mots) du théâtre régional de Batna, mise en scène par Chouki Bouzid, était la première pièce à passer sur les planches du TRB. D'ailleurs, ils ont mis la barre très haut, dans le choix du texte, son adaptation, sa traduction, le jeu des comédiens. Mais ils ont surtout donné vie à ce texte par une interprétation sans reproche en innovant et en introduisant des techniques du 7e art. Cette audace et cette prise de risques calculés ou pas de la part du metteur en scène et ses jeunes comédiens ont séduit le public qui, bien sûr, avait fait moult lectures et autant d'approches et d'appréciations. Cette innovation semble être dans l'esprit de ce nouveau rendez-vous théâtral. Difficiles de passer après une telle prouesse théâtrale et de faire idem ou mieux, diront les connaisseurs et les avertis qui ont l'habitude de ce genre de rencontres dictées et rythmées par une compétition, où le jury scrute les moindres détails. Akal di-Dammen (la Terre et le Sang de Mouloud Feraoun), dramaturgie et mise en scène de Omar Fatmouche, théâtre régional de Tizi Ouzou, selon les habitués des éditions précédentes avait habitué le public à de meilleures prestations. Le sujet usé et connu semble être un reproche qui revient le plus souvent sur cette pièce, qui connaît de nombreux clichés comme l'éternelle cruche sur les épaules de la femme kabyle, la nostalgie d'une vie rurale misérable, une histoire sans rebonds et sans suspense qui semble être connue d'avance. D'après un ancien comédien et auteur, le jeu des comédiens paraît peu convaincant et sans punch, ils se contentent de jouer sans incarner leur personnage et le spectateur n'arrivait pas à suivre la trame de la pièce. Dans la soirée de jeudi, c'était au tour du théâtre régional de Annaba Azzedine-Medjoubi (première participation au festival) de passer sur les planches avec une pièce en compétition Les mimosas d'Algérie. Cette pièce est tirée du texte du dramaturge Richard Demarcy et elle a été mise en scène par Djamel Marir. Cette ?uvre est un hymne et un hommage à ceux et celles dont on ne parle jamais, mais qui ont rendu service au pays. L'hommage est sous forme d'effort de mémoire et d'un cri contre l'oubli. Les deux comédiennes et protagonistes Aida Kechoud et Faten Benamouss vivent un présent entouré d'un passé qu'il fallait à tout prix exorciser. Les deux comédiennes n'ont point déçu, bien au contraire, elles ont su monter le poids de l'histoire par leur jeu de scène. Elles ont campé fidèlement les rôles d'une mère et sa fille que le temps, l'histoire et tant de préjugés séparent. Beaucoup d'émotion et sans excès, le public a beaucoup apprécié. Le festival se poursuit jusqu'au 18 décembre, une dizaine de troupes sont encore au programme, les villes et villages limitrophes de Batna ont eu leur part de cette festivité, puisque des pièces de théâtre sont programmées dans différents centres et maisons de culture hors du chef-lieu de wilaya.R. HNomAdresse email




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