Algérie

55% des élèves scolarisés ne mangent pas à leur faim



55% des élèves scolarisés ne mangent pas à leur faim
Les membres de la commission de l'éducation ont élaboré un rapport détaillant cette situation plus ou moins «discriminatoire».Que se passe-t-il dans les écoles oranaises' Plusieurs d'entre elles ne nourrissent pas correctement les élèves. Ce sont pas moins de 55% des enfants des zones rurales qui ne mangent pas à leur faim, alors que ceux des centres urbains sont gâtés et privilégiés en bénéficiant des repas à la valeur nutritionnelle complète. Il s'agit en particulier de ces enfants en bas âge, les élèves du palier primaire qui sont privés du plat réglementaire. Des cas avérés ont été relevés dans une école implantée dans le quartier géant et populaire de Sidi El Bachir et l'école Yahiaoui de Bir El Djir, deux localités situées à l'entrée est de la ville d'Oran. Le même constat a été relevé dans l'école de cap Falcon et l'école Mohamed Belarbi. En somme, le rapport de la commission de l'éducation près l'Assemblée populaire de la wilaya d'Oran a sauté les verrous sur un tel phénomène qui, à en croire les observations portées sur le document, ne date pas d'aujourd'hui. A qui incombe la responsabilité d'une telle défaillance' Au niveau de la direction de l'éducation, l'on se disculpe en l'imputant aux APC devant subventionner les cantines scolaires. Pour plus d'un, un tel constat, fait très mal, notamment concernant les membres de la commission de l'éducation n'ayant rien trouvé de mieux à faire que d'élaborer un rapport détaillant cette situation plus ou moins «discriminatoire» pour le remettre entre les mains du wali d'Oran l'interpellant afin qu'il prenne les mesures qui s'imposent. D'autant plus que la majeure partie de ces élèves des zones enclavées sont privés de plusieurs autres moyens et commodités leur permettant une scolarité normale. Ils sont dans la plupart des cas obligés de parcourir à pied de longues distances pour rallier l'école. Le rapport de la commission de l'éducation se veut être un cri de détresse pour une meilleure prise en charge de l'école dont les premiers jalons de sa réforme sont mis en place par le ministère de tutelle. Localement, c'est une toute autre réalité qui continue à ternir davantage son image, déjà hideuse. A quand donc la prise de conscience' Vraisemblablement, la réponse n'est pas pour demain, du fait que l'école, malgré les recommandations et l'acharnement de Nouria Benghabrit quant à sa refondation, continue à être un non-événement, du moins au niveau local. Le moins que l'on puisse dire c'est que l'école d'aujourd'hui est malgré le nombre important de nouveaux établissements ouverts, devenue un «enclos», où s'entassent des élèves par dizaines, provoquant la surcharge dans les classes. Un tel phénomène continue d'alimenter le sujet des discussions des associations des parents d'élèves. La solution tarde toujours à venir, hormis les promesses qui ne sont pas pour autant tenues. Que des paroles en l'air. Sinon, comment interpréter le fait que des dizaines d'enseignants ont été sidérés de constater que leur mission ne sera pas si simple' Pour cause, la surcharge des classes qui continue à constituer ce phénomène tant combattu, mais sans pouvoir y mettre un terme, sinon tout au moins l'atténuer ne serait-ce qu'un tant soit peu. D'ailleurs, des dizaines d'enseignants ayant pris leurs fonctions se sont rendus compte qu'ils auront à suer en enseignant quotidiennement à 45 ou 50 élèves par classe. Un tel constat a été relevé dans des écoles implantées dans les localités déshéritées comme El Karma, Oued Tlélat et les vastes quartiers populaires d'El Hassi et Sidi
El Bachir. Le même problème a été relevé dans la très riche commune de Bir El Djir, mitoyenne de celle abritant le chef-lieu de la capitale de l'Ouest, Oran-ville. Une telle situation, perçue comme un point noir ternissant l'image de l'Education nationale, a, pendant de longues années, constitué l'un des premiers points de discorde opposant enseignants et représentations syndicales aux responsables de l'Education nationale, d'où la nécessité de l'intervention urgente du ministère de tutelle pour désamorcer, un clash qui pourrait facilement perturber la scolarité des élèves.
Pour les enseignants, la priorité serait de multiplier les projets de réalisation de classes supplémentaires, voire de nouvelles écoles. Les responsables locaux ne disent pas le contraire en se basant sur le nombre de nouveaux établissements scolaires ouverts annuellement. Dans le tas, on se retranche derrière les retards accusés dans la livraison de plusieurs établissements scolaires dont les travaux sont en chantier, notamment dans les localités de Nedjma (ex-Chetaibo) dans la commune de Sidi Chahmi, El Karma, El Hassi etc. En attendant des jours meilleurs, les enfants scolarisés sont appelés à s'entasser en classe, tout en compliquant la tâche de leurs enseignants. Aussi, une telle situation ne fait que s'inscrire dans la durée pendant que des solutions provisoires prennent la même voie.


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