55 ans après, Belouizdad se souvient toujours

Le peuple algérien a célébré, hier, le 55e anniversaire des manifestations du 11 Décembre 1960, qui ont marqué un tournant décisif dans l'histoire de la guerre de Libération nationale. Cette commémoration s'est déroulée principalement à Belouizdad (ex-Belcourt), lieu où les manifestations ont commencé pour ensuite se propager dans plusieurs villes du pays. Sur la placette du 11-Décembre 1960, des gerbes de fleurs ont été déposées au pied de la stèle commémorative érigée à cet endroit. Des rescapés à l'image de Hamid Bouarfa, 90 ans, tailleur de profession, et Mohamed Boutaleb, 89 ans, témoignent. « C'était une manifestation pour montrer au monde entier la réalité du colonialisme et l'oppression de tout un peuple. Nous voulions répondre au général de Gaulle pour lui signifier que nous sommes mobilisés derrière le Front de libération nationale. Nous étions nombreux à revendiquer notre indépendance et à ne pas cautionner la position des colons qui rêvaient de l'Algérie-française », souligne Bouarfa. « Cette manifestation pacifique a été réprimée dans le sang par les paras français qui ont fait des centaines de victimes parmi la population civile, dont des enfants », enchaîne Boutaleb. Sur cette placette, une dame a brandi les portraits des victimes, dont celui de Saliha Ouatiki et Farid Maghraoui, deux jeunes adolescents qui ont été fauchés par la mitrailleuse d'un soldat français.